Halt and Catch Fire - Saison 4
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Halt and Catch Fire - Saison 4
Titre d’origine : Halt and Catch Fire
Créateur / Showrunner : Christopher Cantwell, Christopher C. Rogers
Année : 2017
Pays : États-Unis
Casting : Lee Pace, Scoot McNairy, Mackenzie Davis, Kerry Bishé, Toby Huss, Annabeth Gish, Charlie Bodin, Anna Chlumsky
Résumé : Au milieu des années 90, Joe, associé à Gordon, est à la tête d'une société de service Internet. Le bouillonnant ingénieur cherche toujours à devancer les développements futurs des nouvelles technologies. Installée à Tokyo, Cameron, quant à elle, traverse une crise personnelle. Les deux anciens amants et partenaires envisagent de travailler à nouveau ensemble. De son côté, Donna n'a qu'un seul but : gagner beaucoup d'argent en développant un moteur de recherche. (source : Telerama.fr)
Avis vite dit : Avec cette quatrième saison se termine l'une des séries actuelles les plus réussies, intelligentes, et pourtant malheureusement méconnues. L'histoire de ces pionniers de l'informatique qu'on avait appris à connaître au balbutiement de l'émergence des ordinateurs personnels au début des années 80, prend fin au moment où l'internet commence à prendre de l'ampleur (sans pour autant que soit envisagée toute la place qu'il prend aujourd'hui dans notre quotidien). Les quatre héros ont bien changé et évolué pendant tout ce temps, et ont sans cesse tenté de surfer sur la vague du progrès en cherchant à le devancer et deviner vers où nous menaient les nouvelles technologies, ainsi que les besoins, envies, comportements et habitudes qu'elles allaient avoir sur le grand public. Tout du long cette série aura été d'une rare intelligence, parfaitement ancrée dans le réel et l'Histoire (toute contemporaine soit-elle), et aura su réveiller en moi pas mal de souvenirs tout en gardant un fil conducteur qui est celui du parallèle entre l'évolution des personnages, du monde et de la technologie informatique. J'ai trouvé cela passionnant du début à la fin, car la série a su mixer à parts égales l'intérêt qu'on porte aux intrigues liées aux personnages en tant qu'humains et celui qui nous fait découvrir les méandres de la création et de l'innovation dans le monde de l'informatique (car au cours de la période durant laquelle se déroule ces 4 saisons, tout est à inventer et imaginer, aussi bien technologiquement que « comportementalement »). Ce mélange des genres évite que le soap l'emporte d'un côté et dilue l'aspect potentiellement lourdingue d'une série purement technique et geek de l'autre. On a de fait une série, qui par le biais de l'informatique et de sa fantastique évolution en une vingtaine d'années, propose avant tout une analyse fine et très intéressante de l'évolution de notre société occidentale de la fin du vingtième siècle. Et on comprend mieux comment la technique a fait évoluer les comportements, comment l'offre a fait bouger la demande, et surtout comment à partir d'un domaine si particulier que l'informatique, on touche quelque part à une sorte d'universalisme. Cette série n'est pas faite que pour les mordus d'ordinateurs ou de consoles de jeux, loin, très loin de là même. C'est une vraie étude sociétale, passionnante du début à la fin, une série que je recommande très vivement à qui s'intéresse un tant soit peu à l'évolution du monde moderne depuis la fin des années 70. Et puis pour en revenir plus particulièrement à cette dernière saison, je ne peux que dire qu'elle m'a paru beaucoup trop courte, qu'elle est très chargée émotionnellement et qu'elle ponctue magnifiquement les trois premières saisons. Comment ne pas frissonner avec la toute dernière réplique du dernier épisode, qui met dans la bouche de ce monstre de charisme qu'est Lee Pace / Joe McMillan les mots si lourds de sens pour cette série : "Let me start by asking a question"... Comment ne pas vibrer avec la jeune révélation Mackenzie Davis / Cameron Howe quand elle prononce cette simple phrase qui résume si bien son personnage "I have an idea" ? L'excellente Kerry Bishé / Donna Clarke est certainement celle dont l'évolution sera le plus dans l'air du temps puisqu'elle incarne à elle seule la montée en puissance et l'affirmation de la Femme dans le monde moderne (avec tous les aspects positifs et négatifs d'un féminisme militant). Et le discret mais très attachant Scoot McNairy / Gordon Clarke est contre toute attente celui qui semble faire le trajet inverse de celui de sa femme : l'ingénieur et électro-mécanicien qui ne voit le monde qu'à travers ses lunettes d'informaticien geek au début de la série va cheminer doucement vers moins d'obsession envers son boulot pour plus de vie familiale et sentimentale, privilégier les relations humaines… Très grande série, qui aurait mérité de durer plus longtemps mais qui aura au moins eu la chance de développer ses idées et de boucler la boucle avec une fin digne de ce nom, aussi réussie que l'ensemble des épisodes de chacune des saisons. À voir de toute urgence.
Tous mes avis vite dits ont été initialement publiés sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com