Better Call Saul - Saison 6
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Better Call Saul - Saison 6
Titre d’origine : Better Call Saul
Créateur / Showrunner : Vince Gilligan, Peter Gould
Année : 2022
Pays : États-Unis
Casting : Bob Odenkirk, Jonathan Banks, Rhea Seehorn, Patrick Fabian, Michael Mando, Giancarlo Esposito, Rex Linn, Mark Margolis, Ed Begley Jr., Tony Dalton, Kerry Condon, Lavell Crawford, Bryan Cranston, Aaron Paul
Résumé : Ignacio fuit le clan Salamanca. Lalo poursuit ses investigations contre le clan Los Pollos Hermanos. Jimmy et Kim continuent leur vengeance à l'encontre d'Howard en sabotant la résolution extra-judiciaire de l'affaire Sandpiper. (source : Wikipédia)
Avis vite dit : Voilà, c'est fini. C'est ce qu'on s'était dit à la fin de Breaking Bad, en ayant bien conscience qu'on avait assisté à une série master class. Et puis il y a eu un retour inattendu, un goût de reviens-y avec ce spin-off consacré à Saul Goodman, l'avocat véreux et fantasque de Walter White et Jesse Pinkman. Un spin-off aussi inattendu que déroutant, car derrière le clown en costards criards, on a découvert Jimmy, un type un peu loser, un peu pathétique, mais terriblement humain et attachant. Un type qui n'a jamais connu la lumière et qui veut montrer à tout le monde qu'il en est digne lui aussi. À commencer par son frère aîné qui le méprise. On a ainsi découvert tout un nouvel environnement mais aussi de nouveaux personnages, tout en gardant constamment un pied qui nous rattachait à Breaking Bad au travers des rues d'Albuquerque, des Salamanca, de Gustavo Fring, et du génialissime Mike Ehrmantraut. Better Call Saul n'a pourtant jamais été une série "facile" du genre : ce perso était génial mais sous-utilisé, on va rallonger la sauce en surfant sur son succès. Car la série a pris d'entrée le contre-pied de Saul Goodman, en nous montrant Jimmy McGill avant qu'il ne devienne la caricature de lui-même, si bien que le Saul Goodman tel qu'on l'a connu dans Breaking Bad, on ne le revoit que dans les derniers épisodes de la dernière saison. Narrativement aussi, cette série aura été du début à la fin très audacieuse, et surtout très ambitieuse, car elle aura très tôt mélangé des lignes temporelles différentes, la vue d'ensemble, le puzzle scénaristique ne prenant tout son sens qu'à la dernière saison (il en faut des cojones pour faire durer quelque chose d'aussi peu banal et incompréhensible au premier degré pendant plus de 5 saisons !). C'est d'autant plus remarquable qu'en tant de préquelle, cette série finit forcément par arriver à un point qu'on connaît déjà, ce qui du point de vue du suspense n'est pas aisé à gérer vous l'avouerez. Sur ce plan d'ailleurs, précisons que Better Call Saul ne s'arrête pas avec ce qu'on a vu dans Breaking Bad mais donne aussi à voir ce qu'il advient de Saul / Jimmy ensuite, même plusieurs années après. Un mot sur cette fin : elle est dure, peut-être même cruelle si l'on veut, mais terriblement humaine encore une fois. Exit la happy end tout autant que les pleurnicheries et le pathos d'une fin horrible (et pourtant j'étais persuadé depuis au moins la moitié de la série que ça finirait très mal pour l'un ou l'autre des personnages principaux, et malgré tout, ça ne s'est pas du tout passé comme je l'imaginais). Cette dernière saison de Better Call Saul m'aura passionné, comme toute la série du reste, malgré son rythme lent, malgré son scénario emberlificoté, malgré ses sauts narratifs dans le temps. Better Call Saul m'a fait rire souvent, mais aussi régulièrement pincé le cœur au travers du destin de tel ou tel personnage, et cette combinaison de sentiments contradictoires, quand c'est bien fait et que ça touche autant à une extrême qu'à l'autre, moi je suis archi-client. J'ai surkiffé Better Call Saul parce que c'est très drôle et très triste, d'une intelligence profonde et parfois totalement burlesque, totalement iconoclaste et pourtant terriblement réaliste. Pour finir, car mon avis vite dit devient un avis très longuement exprimé en fait, un mot sur le casting, de premier ordre. Des comédiens tous absolument excellents qui auront donné à leurs personnages une humanité formidable. J'ai toujours adoré Jonathan Banks (déjà dans Un Flic dans la Mafia, rappelez-vous les plus vieux ! ;-) ), et s'il a eu de très belles scènes et arcs narratifs dans Better Call Saul, il est un peu en retrait de cette dernière saison, il passe au second plan. Derrière celui qui a tenu la baraque depuis le début et sur qui peu auraient parié avant Breaking Bad, Bob Odenkirk. Ce type est vraiment exceptionnel. Il est n'est ni beau, ni jeune, ni grand, ni fort, ni badass (encore qu'il fracasse cette image dans Nobody, mais c'est une autre histoire), ni glamour, ni sexy, ni séduisant, ni ténébreux. Il est juste génial, et ça fait toute sa différence. Merci pour cette superbe série !
Tous mes avis vite dits ont été initialement publiés sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com