Leonard Cohen : Portrait intime
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Leonard Cohen : Portrait intime
Titre original : Leonard Cohen : Portrait intime
Année : 1997
Réalisateur : Armelle Brusq
Pays : France
Casting : Leonard Cohen, Kyozan Joshu Sasaki « Roshi »
Résumé : Printemps 1996, Californie. De la quiétude d'un monastère zen à celle d'un studio d'enregistrement, de l'ordinateur au synthétiseur, et du silence au rire, Armelle Brusq nous balade à la découverte d'un homme dont le regard sur la vie est passionnant, le tout agrémenté de ses meilleures chansons. Jamais Leonard Cohen n'a offert de lui des images si familières. Avant son grand retour sur scène, il nous dévoile où et comment il a puisé ses forces et son inspiration... (source : Senscritique.com)
Avis vite dit : De son vivant, je m'imprégnais quasi quotidiennement de ses chansons. Maintenant que l'immense Leonard Cohen est parti ailleurs, j'ai l'envie et le besoin de m'imprégner de plus que ses chansons, j'ai envie d'en connaître encore un peu plus sur lui, de le voir dans des situations où il ne chante pas forcément, moi qui ai eu la chance de le voir plusieurs fois en live sur scène. J'ai envie de voir le Leonard plus intime, celui qui parle de ses chansons mais aussi tout bonnement de la vie. J'ai envie de mieux le connaître encore. Car si l'artiste et son œuvre habitent ma vie de mélomane depuis longtemps, l'homme discret et réservé qu'il était m'est en partie resté un inconnu. Je recherche donc et regarde avidement toutes les images du canadien que je trouve. Dans ce documentaire datant de la période où il était engagé dans la vie monastique bouddhiste (avec quelques aménagements cependant comme on peut le voir dans le film), je l'ai découvert sous un aspect inédit : en moine certes, mais aussi en homme d'intérieur qui fait son ménage, sa popote et la vaisselle entre deux séances d'enregistrement de nouveaux sons sur son synthé. Ce type était donc aussi surprenant et unique dans la vie que sur scène, dans son style bien à lui malgré tout, dont il ne se départit jamais vraiment, même en habit de moine. Que le type à la voix la plus incroyable que je connaisse soit surnommé au sein de sa communauté monastique "le silencieux" (« Jikan ») c'est quand même étonnant ! Le documentaire est assez brut, les images et l'éclairage très peu travaillés font presque amateur, le montage surprend aussi parfois. Mais ce qui est évidemment infiniment intéressant c'est le petit bonhomme qui promène tranquillement sa classe à l'écran sans toutefois rechercher un quelconque effet de ce type, juste parce que c'est en lui, que c'est sa nature profonde. C'est ce qui m'a le plus frappé en l'observant dans ce film, Leonard ne se cache pas, il ne cache rien, ni ce qui plaît ni ce qui pourrait surprendre, déplaire ou casser son image. Il se fiche de comment on le regarde et ça transparaît à l'écran, ce qui compte à ses yeux est au-delà de l'image. Il est comme il est et sans en faire une revendication il assume, il réfléchit à la question et il sait ce qu'il recherche et ce qui lui importe. Non ce documentaire, ce ne sont pas de "belles images", non ce ne sont pas des situations attendues ni des interviews au sens classique du terme, c'est juste un type qui vit sa vie, qui accepte qu'une caméra le suive quelques jours et qui lui livre de temps en temps le fil de ses pensées. Et surtout, c'est quelqu'un de complètement imprégné de sa musique, des mots qui ont un sens si précis dans sa bouche et sous sa plume, et de la poésie qu'il en retire. C'est enfin, on le comprend dans ses commentaires, une personne qui réfléchit beaucoup à notre condition d'être humain, au sens de la vie, aux besoins et envies de chacun. Un homme avec énormément de recul sur lui-même et sur la vie. Ne serait-ce que pour cela, le documentaire mérite d'être vu.
Tous mes avis vite dits ont été initialement publiés sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com