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Johnny s'en va-t-en guerre

Johnny s'en va-t-en guerre

Publié le 5 janv. 2023 Mis à jour le 5 janv. 2023 Culture
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Johnny s'en va-t-en guerre

Titre original : Johnny got his gun

 

Année : 1971

 

Réalisateur : Dalton Trumbo

 

Pays : États-Unis

 

Casting : Timothy Bottoms, Katty Fields, Marsha Hunt, Jason Robards, Donald Sutherland, Diane Varsi, David Soul

 

Résumé : Durant la Première Guerre mondiale, un soldat perd ses membres et une partie de son visage. À l'hôpital, il tente de communiquer. (source : Senscritique.com)

 

Avis vite dit : Cela faisait longtemps que je voulais voir ce film (qui a remporté un prix du jury à Cannes en 1971 !), mais mon préalable impératif était de lire le roman avant. Chose faite cet été. Le bouquin est d'ailleurs d'une force assez impressionnante, je ne peux que le conseiller vivement à tout le monde. Après ma lecture, ma curiosité a été encore plus grande vis-à-vis de ce film : comment diable adapter un livre dont le personnage principal, le narrateur, n'a plus ni bras ni jambe, ni vue, ni odorat, ni bouche, ni ouïe ? À part un écran noir et une voix off pour formuler ses pensées, je ne voyais pas bien. Ce qui est du reste notable c'est que c'est l'auteur du livre lui-même, Dalton Trumbo, qui s'est chargé de l'adapter en scénario et de réaliser le film. Ce que le livre parvient à faire passer comme sentiments et sensations du héros, est moins évident à ressentir à la vision du film, et c'est logique tant la lecture permet de s'identifier pleinement et de se plonger corps et âme dans le récit alors que le cinéma ne peut que tenter de montrer d'un œil extérieur, donc spectateur et donc fatalement un peu détaché du héros, ce qui se passe. Il y a une différence d'impact entre avoir de la peine pour le personnage principal et le sort qui lui est réservé (au cinéma) et d'être mis à la place du personnage et être confronté à ce qu'il vit, pense et ressent en direct, comme si on était dans sa peau (le roman). Indéniablement, le film perd en force, comparativement avec le livre d'origine. Malgré tout il reste très marquant. Évidemment l'essentiel du film se compose de flash-backs (procédé utilisé aussi dans le roman, quand le héros laisse divaguer ses pensées, rêve ou revit ses souvenirs qui restent ses seuls liens avec la réalité), et montre un jeune homme en devenir, ses projets d'avenir, ses regrets, son entrée dans le monde adulte. Une vie brisée par une bombe qui le laisse aux frontières de la mort, incapable même de faire comprendre aux autres que non seulement il est encore bien vivant mais que sa conscience est intacte. Ce qui est bluffant dans le cas du livre comme du film, c'est que le thème et les idées véhiculées par cette histoire sont d'une modernité et d'une actualité troublante, alors même que l'on parle d'un jeune homme du début du XXè siècle et de la Première Guerre mondiale. Preuve en soi que l’œuvre est magistrale déjà par son intemporalité. Alors bien entendu si un choix devait être fait, je ne pourrais que préférer le roman au film, en termes de profondeur, d'impact, de puissance de narration, mais je ne veux pas ici donner une mauvaise image du film, ce dernier est vraiment très intéressant aussi, donne les mêmes pistes de réflexion que le livre, et illustre de belle façon la morale antimilitariste qui est le thème principal de cette histoire. À découvrir donc, quel qu'en soit le support.

Tous mes avis vite dits ont été initialement publiés sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com

 

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