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Plumes de cheval (1932) Norman Z. McLeod

Plumes de cheval (1932) Norman Z. McLeod

Publié le 6 août 2020 Mis à jour le 6 août 2020 Culture
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Plumes de cheval (1932) Norman Z. McLeod

Puisque tout le monde dit I love you…

Deuxième film de leur contrat à la Paramount, Plumes de cheval est également le second film que les Marx Brothers tournent avec Norman Z. McLeod. Depuis pas mal d’années les fameux frères travaillent ensemble, d’abord à Broadway puis au cinéma. C’est Monnaie de singe qui va accélérer leur carrière en 1931, puis deux ans après l’incontournable Soupe aux canard arrive, mis en scène par un certain Leo McCarey (qui par la suite nous donnera par exemple Elle et lui). Dans ces trois films, les Marx brothers s’inspirent de l’actualité et incorporent quelques-uns des sketchs qui ont fait leur succès sur scène. Et pour la petite histoire, c’est dans ce film que les acteurs entonnent chacun à leur tour la chanson Tout le monde dit I love you, dont Woody Allen tirera partie avec sa comédie musicale en 1996.

Le doyen de l’université de Huxley entame son allocution d’adieu et passe la main à son successeur, le professeur Quincy Adams Wagstaff. Celui-ci se retourne, il est en train de se raser et se moque ouvertement des propos de son prédécesseur. Il tient un discours incohérent et absurde où il dit tout et son contraire. Il s’adresse notamment à son fils, présent dans l’assemblée avec une femme sur ses genoux, puis entame une danse improvisée avec tous les membres du collège présents sur l’estrade. Après la cérémonie, il demande à son fils de venir le voir et s’inquiète de l’influence néfaste que peut avoir sa maîtresse sur ses études. Puis il cherche à savoir où il pourrait trouver des joueurs de football compétents pour redorer le blason de l’équipe universitaire.

Encore une fois avec Plumes de cheval, les Marx brothers nous offrent une de leurs comédies totalement déjantée, qui ne ressemble absolument à rien et n’a pratiquement jamais été égalée depuis. Leur ingrédient principal, c’est l’absurde : ne cherchons pas à donner de la cohérence dans un scénario qui n’est là que pour la forme (d’ailleurs on se demande pourquoi quatre scénaristes s’y sont collés). Le principal ici est de profiter des jeux de mots inépuisables et complètement impossibles à traduire en français (mieux vaux avoir des notions d’anglais pour apprécier l’œuvre à sa juste valeur), ainsi que des chorégraphies à la fois des quelques chansons qui parsèment le film que des personnages qui interagissent avec leurs accessoires scéniques.

Les prestations des quatre Marx Brothers sont appréciables dans Plumes de cheval, et chacun a souvent son favori de film en film. Harpo est particulièrement drôle et tire partie de façon formidable de son expression corporelle, d’autant qu’il est muet dans tous les films, alors qu’il parlait dans la vie courante. Groucho et Chico livrent encore une fois un duo hilarant, dont le climax est sans doute cette scène excellente dite du mot de passe, où ils tentent chacun à leur tour de s’introduire dans un bar plus ou moins clandestin. C’est ainsi l’occasion pour les gais lurons de se moquer de la prohibition en vogue à cette époque, ainsi que des institutions, en l’occurrence l’éducation. Mais tout ça sur le ton de la bonne humeur et avec une philosophie simple, celle de profiter de la vie et de batifoler à notre aise.

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