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Kennedy et moi (1999) Sam Karmann

Kennedy et moi (1999) Sam Karmann

Publié le 6 juil. 2022 Mis à jour le 6 juil. 2022 Culture
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Kennedy et moi (1999) Sam Karmann

Lassitude, quand tu nous tient

Acteur depuis plus de quinze ans, et l'on se souvient forcément de lui dans La cité de la peur, Sam Karmann s’est aussi essayé avec succès à la mise en scène après un court-métrage remarqué, Omnibus. Il adapte en 1999 Kennedy et moi du romancier Jean-Paul Dubois. L’histoire d’un écrivain en panne d’inspiration, Simon Polaris, interprété par son ami Jean-Pierre Bacri. Le casting de son film contient des noms familiers, tels que Nicole Garcia ou bien Patrick Chesnais, mais aussi Francine Bergé et Jean-Claude Brialy. Il retournera par la suite à la réalisation avec À la petite semaine, puis avec La Vérité ou presque, d'après un livre de Stephen McCauley. Quant à son fils Léo, il mettra en scène le charmant La dernière vie de Simon, avant d'intégrer l'équipe de Par Jupiter, sur France Inter, en tant que chroniqueur cinéma.

Le début

Simon Polaris a tout pour être heureux, tout du moins selon les codes en vigueur dans les normes de la société. Il est marié à une belle femme, avec qui il a élevé deux enfants charmants, et ils possèdent une jolie maison. On pourrait penser que ça fait rêver, mais à vrai dire, ce n'est pas tellement ce qu'il ressent, en fait. Car derrière la façade qu'il montre à son entourage, se cache un homme las de sa vie, qui se rend peu à peu compte qu’il n’est pas heureux sans vraiment savoir ce qu’il cherche vraiment. Il passe son temps dans son bureau, tentant en vain d'écrire un roman Quand il se rend chez son psychanalyste, à qui il a l'intention de lui faire part de son désir secret d'en finir avec son existence, celui-ci lui évoque une montre qu’il possède et qui a appartenu à John Fitzgerald Kennedy. Une sorte de déclic se produit dans l'esprit de Simon.

Analyse

Voilà bien un drôle de film, dans tous les sens du terme, qui ne parle de rien, ou plutôt de pas grand chose, et qui pourtant n’est pas ennuyeux pour un sou. On dit rarement d’un film « c’est un beau portrait d’homme » ; et bien là c’est le cas. Porté par un Jean-Pierre Bacri en roue libre, toujours aussi confortable dans le personnage qu'il a constrit au fil du temps, Kennedy et moi réjouit le spectateur par son ton original et sa façon nonchalente d'aborder un récit qi tient sur pas beaucoup de rebondissements tangibles. Pour une fois le personnage est bougon et ne cherche pas une seconde à plaire : après coup, on pense au film de Stéphane Brizé, sorti en 2005, Je ne suis pas là pour être aimé, et qui mettait en scène lui aussi un protagoniste d'abord peu aimable. Tel est donc le titre que pourrait tout aussi bien porter ce film.

Et Jean-Pierre Bacri est forcément excellent dans ce registre, tant il arrive à nous rendre sympathique ce bon bougre qui attrape les mouches et se cherche. Parce qu’il a un bon fond, ce Simon Polaris, et sa relation avec un vieil homme dans un hospice, à qui il rend régulièrement visite, le montre très bien. Seulement voilà, ce personnage atypique en a marre des conventions et des artifices, tout en se rendant bien compte que la vie qu'il a construite est basée sur ces mêmes normes plus ou moins intégrées de la société. La scène sur le bateau avec cette cérémonie franchement ridicule qui s’y déroule le met très bien en évidence, en plus d'être particulièrement tordante, avec une belle-mère coincée, incarnée par l’excellente Francine Bergé, que l'on a pu voir dans Judex de Georges Franju  ou Monsieur Klein de Joseph Losey.

Sans artifice de mise en scène, Sam Karmann réalise avec Kennedy et moi un film vraiment attachant et sincère qui sous ses allures austères donne la pêche, finalement. C'est d'ailleurs assez étonnant vu son sujet, à savoir un homme face à sa dépression, ce qui n'est au passage pas un sujet a priori très cinématographique. Or, nous avons eu droit à un an d'intervalle à deux longs-métrages qui abordaient ce sujet avec des traitements diamétralement opposés. Avec Sous le sable, François Ozon mettait en scène avec poésie et finesse Charlotte Rampling tentant de gérer son deuil avec un déni patent. Ici, Jean-Pierre Bacri use de son second degré légendaire pour mettre à distance sa peine, générant des scènes de comédie douce amer. Et l'on se dit que l'acteur avait un don inné pour transmettre, mine de rien, une palette d'émotions contradictoires.

 

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