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L’assassin habite au 21 (1942) Henri-Georges Clouzot

L’assassin habite au 21 (1942) Henri-Georges Clouzot

Publié le 13 déc. 2020 Mis à jour le 13 déc. 2020 Culture
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L’assassin habite au 21 (1942) Henri-Georges Clouzot

Élégant suspense magistralement orchestré

Pour l’un de ses premiers films en tant que metteur en scène, Henri-Georges Clouzot choisit de mettre en images un roman de l’auteur belge Stanislas André Steerman. Nous sommes en pleine guerre mondiale et Clouzot vient d’écrire un scénario basé sur l'un de ses romans, Le dernier des six, réalisé par Georges Lacombe et qui fut un succès. La Continental (dirigée alors par les Allemands, Occupation oblige) décide de lui commander une autre adaptation de l’auteur belge et ce sera L’assassin habite au 21. Ainsi, un an avant le magistral Corbeau (œuvre magistrale), Clouzot analysait déjà, dans un climat fort tendu, les origines du Mal, tout en n’ayant l’air de faire un petit polar bien tranquille.

Un meurtrier sévit en plein cœur de Paris, signant ses méfaits d‘une simple carte de visite mentionnant le nom : Monsieur Durand. Aux aguets, le garde des sceaux interpelle le préfet et lui intime l’ordre de régler cette affaire au plus vite. L’inspecteur en charge de l’affaire, Wencleslas, surnommé Wens, est connu pour son insubordination. Il vit avec la charmante Mila Malou, chanteuse de cabaret en quête d’une nouvelle salle pour se produire. Un jour est arrêté un démarcheur un brin malhonnête qui fait tomber de sa veste toute une pile de carte de visites au nom de Monsieur Durand. Intrigué, Wens l’interroge et il apprend que le suspect a récupéré ces cartes dans la pension Mimosa, au 21 de l’avenue Junot.

C’est relativement sur le tard (à 35 ans) que Henri-Georges Clouzot s’est décidé à tourner son premier long-métrage. Il semble bien que cette attente a été productive, car il fait preuve dans L’assassin habite au 21 d’une grande maitrise dans l’art de la mise en scène. Le polar est en effet un des genres à la fois les plus ingrat et les plus jouissif du cinéma. Ingrat car s’il est mal réalisé, on s’y ennuie, et il n’y a rien de pire. Jouissif car s’il est réussi c’est un pur bonheur de le suivre, surtout lorsqu’il s’agit de démasquer le meurtrier. Et c’est le cas ici : très habilement Clouzot nous plonge dès le début dans le feu de l’action (avec une caméra subjective où l’on adopte le point de vue de l’assassin) pour ensuite nous faire suivre pas à pas le déroulement de l’enquête.

Comme la moyenne des films de cette époque, L‘assassin habite au 21 est assez court. Mais en un peu plus d’une heure vingt, un nombre impressionnant de rebondissements nous apparaissent. Henri-Georges Clouzot cultive le mystère jusqu’à la dernière scène et se garde bien de nous mettre sur une piste ou sur une autre. Le spectateur est acteur et doit déceler lui-même les indices à glaner. Le travail sur l’ombre et la lumière effectué par le réalisateur est déjà exemplaire sur un noir et blanc mettant en valeur les sombres actions des personnages. Le film bénéfice d’un casting très riche, avec un Pierre Fresnay qui s’amuse follement dans son rôle d’inspecteur mené par le bout du nez. Noël Roquevert est une fois de plus prodigieux et Suzy Delair toujours aussi truculente et charmeuse. C’est un film d’une autre époque, certes, mais qui n’a pas vieilli (mis à part quelques dialogues et les tons empruntés des acteurs).

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