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Les demoiselles de Rochefort (1967) Jacques Demy

Les demoiselles de Rochefort (1967) Jacques Demy

Publié le 19 févr. 2021 Mis à jour le 19 févr. 2021 Culture
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Les demoiselles de Rochefort (1967) Jacques Demy

Charmantes badineries magnifiquement servies

Alors que Les parapluies de Cherbourg viennent d‘avoir un succès qui assied la notoriété de Jacques Demy, celui-ci en profite pour son prochain long-métrage. Il va pouvoir réaliser le film dont il rêve depuis longtemps : une vraie belle comédie musicale à l’américaine. Sous ces auspices naissent Les demoiselles de Rochefort, avec en prime la participation de guest-stars internationales : George Chakiris, qui a sorti quelques années auparavant le mythique West Side Story, et l’incomparable Gene Kelly. Complété par un casting impeccable, qui compte, outre Catherine Deneuve et Françoise Dorléac, les formidables Danielle Darrieux et Michel Piccoli. C’est dire si Jacques Demy avait tout pour faire du film un festival de paillettes et de glamour.

À Cherbourg se prépare une foire commerciale. C’est là que vivent Delphine et Solange Garnier, les filles d’Yvonne, patronne d’un restaurant. Solange est compositrice tandis que Delphine est danseuse. Jumelles, elle s’entendent comme pas deux et rêvent du grand amour, celui qui les fera vibrer. Elles rêvent aussi d’aller à Paris pour accomplir leurs rêves de midinettes. Au port on rencontre Maxence, soldat malgré lui et peintre à ses heures. Il a fait le portrait de la femme de sa vie, celle qu’il cherche depuis toujours.

Quelle maestria se dégage des Demoiselles de Rochefort ! C‘est dingue comme Jacques Demy avait un sens aigu de la chorégraphie, et à quel point il a pu la mettre en avant dans ce film en particulier. Qu’on aime ou pas la danse, la musique de Michel Legrand et les frivolités, on est tout de suite emportés par le rythme, l’énergie déployée et le sens de la mise en scène. Tout dans le film est réalisé de façon millimétrée, chaque geste, chaque parole est pesé, harmonieux. Le scénario n’est absolument pas brillant, et l'on peut ressentir certains flottements, qu’importe : l’ensemble est tellement vivifiant, tellement léger, tellement charmant qu’on est tout de suite emballé par cette délicieuse comédie musicale.

Et puis Les demoiselles de Rochefort c‘est évidemment la présence électrisante à l‘écran des sœurs Dorléac, Catherine et Françoise. La première est déjà une star en puissance et son talent éclate au grand jour, on la voit qui s’épanouit devant la caméra et c’est un pur bonheur. C’est aussi un immense plaisir que de voir, pour son dernier rôle malheureusement, Françoise Dorléac qui avait, on s'en rend compte ici comme dans quasiment chacun de ses films, un potentiel incroyable et un charme fou. Tout dans ce long-métrage met en joie : la musique entraînante, les couleurs chatoyantes, l’histoire gentillette et les personnages candides. On gardera longtemps en tête la chanson des sœurs jumelles et on repartira le cœur léger et l’humeur badine.

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