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The housemaid (2010) Im Sang-Soo

The housemaid (2010) Im Sang-Soo

Publié le 21 mars 2023 Mis à jour le 21 mars 2023 Culture
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The housemaid (2010) Im Sang-Soo

Sexe et rapports de classe ne font pas bon ménage

Plus de dix ans sont passés depuis le premier film de Im Sang-Soo, un réalisateur majeur de la scène coréenne, quand sort The housemaid. Depuis Girls night out, il avait réalisé cinq autres films, dont Une femme coréenne qui lui valut d’être remarqué sur la scène internationale, entre le Festival de Venise et le Festival du film asiatique de Deauville. Avec The housemaid, Im Sang-soo réalise le remake d’un film coréen de 1960, Hanyo. Considéré comme un classique dans son pays d’origine, le film a pour personnage principal un maître de maison qui prend pour maîtresse sa servante et en subit de fâcheuses conséquences.

Le début

Une nouvelle nounou est recrutée dans la riche famille de Hoon et de sa femme Hera : celle-ci, à la fin de sa grossesse, ne peut plus vraiment s’occuper de sa fille Nami. Euny a fait des études de puériculture et semble ravie de son nouvel emploi. Coachée par la gouvernante, la rigide Mme Cho, elle va adopter les mœurs pas très commodes de la famille. Un jour qu’elle récure la salle de bains, Hoon la remarque et le soir, il en profite pour abuser d’elle. Ne semblant pas mécontente de ce nouveau statut qui lui permet d’arrondir ses fins de mois, Euny poursuit son travail sous le regard jaloux de Mme Cho.

Analyse

On peut considérer que The housemaid fut un grand oublié du palmarès du Festival de Cannes en 2010. Impressionnant, le film possède de nombreuses qualités qui auraient méritées un meilleur traitement critique. En effet, le film ne fut pas vraiment défendu par la plupart des journalistes. Ses qualités sont néammoins nombreuses, à commencer par la mise en scène sensuelle d’Im Song-soo : le réalisateur nous livre là un magistral aperçu de son talent. Virevoltante, la caméra capte tous les regards des protagonistes et la réalisation distille l’angoisse au compte-goutte, sans qu‘on y prenne garde. 

Le peu de décors dans lesquels les personnages évoluent sont superbement mis en valeur et l’univers créé nous apparait, alors qu’il est fort différent de notre quotidien, tout à fait réaliste. Quand on dit que cet univers est aux antipodes de celui dans lequel on évolue, c‘est parce qu‘Im Song-soo a voulu dépeindre une certaine classe de la société coréenne qu‘on ne voyait alors que peu dans le paysage cinématographique. The housemaid utilise la trame de son polar pour nous signifier les rapports conflictuels entre les deux classes aux antipodes que sont les maîtres et les servantes. 

Si la dialectique de The housemaid est réussie, c’est avant tout grâce aux acteurs du films, qui réussissent de façon impeccable à donner chairs à ces rivalités. Et quand on dit acteurs, ce sont surtout des actrices ici, en têtes desquelles on peut mettre Youn Yuh-Jung, qui reçut en 2021 l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Minari, et qui effectuait alors sa quatrième collaboration avec Im Song-soo. Elle donne toute son ampleur au personnage le plus complet du film, nous dévoilant toute son ambiguïté et sa subtilité. Un film intéressant qui mérite toute notre attention.

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