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Beautiful thing (1996) Hettie MacDonald

Beautiful thing (1996) Hettie MacDonald

Publié le 18 mars 2021 Mis à jour le 18 mars 2021 Culture
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Beautiful thing (1996) Hettie MacDonald

Oldies but goodies 

Dans sa forme originelle, Beautiful thing était une pièce de théâtre écrite par Jonathan Harvey. Grandissant dans une banlieue ouvrière de Liverpool, l’auteur se rend compte qu’au début des années 1990 les représentations médiatiques de homosexualité ne sont pas légion. Qui plus est, quand elles existent, elles ne sont généralement pas positives, l’associant, dixit Harvey, soit à la prostitution soit au Sida. Il choisit donc de monter une pièce mettant en lumière un jeune gay dans un milieu peu favorisé, et il sera le premier surpris de voir que le public est au rendez-vous. Avec sa metteure en scène Hettie MacDonald, il commence à écrire le scénario de son adaptation initialement destinée à la télévision, et qui finalement sortira dans les salles. Ce premier, et unique long-métrage de la réalisatrice, sera sélectionné à Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes, et verra par la suite sa réputation grandir, proposant une image positive des thématiques LGBT.

Sur le terrain de football, Jamie regarde son voisin Steven courir, mais refuse de jouer quand l’entraîneur l’appelle. Il quitte le stade sous les moqueries des autres élèves et retourne dans la barre d’immeuble où il habite. Revenant des courses et le voyant traîner dans la journée au lieu d’être à l’école, sa mère Sandra lui demande des comptes et jette toutes ses affaires en représailles, sous le regards de leur jeune voisine Leah, qui aime fredonner des chansons de Mamma Cass. Quand l’école l’appelle pour lui demander des comptes, Sandra défend son fils, prétendant qu’il était malade et ne pouvait pas aller au sport. Quand il rentre chez lui, Steven fait le repas pour son frère Trevor et son père, qui dort sur la canapé, et refuse de manger la potée de choux que lui a préparé son fils, la lui balançant dans son assiette et demandant à Trevor de lui faire un sandwich. À côté, Leah augmente le volume de sa radio, dérangeant tous les voisins qui viennent se plaindre.

Dans la sélection officielle du festival de Cannes, Secrets et mensonges triomphe en 1996, remportant la Palme d’or et le Prix d’interprétation féminine. Y figurait également The van de Stephen Frears, tandis que Beautiful thing côtoyait dans la Quinzaine des réalisateurs La promesse des frères Dardenne. Trois ans plus tôt, Mike Leigh et Ken Loach étaient récompensés pour Naked et Raining stones. Autant dire que le film d’Hettie MacDonald se situe dans une décennie marquée socialement pour les film européens, et en particulier britanniques. Au début des années 1990, le Royaume Uni sort des dix ans de gouvernance de Margaret Thatcher et les inégalités ont rarement été aussi fortes. Si le film n’a pas, comme les sus-nommés, de discours politique affirmé, il met en scène des personnages au milieu social peu favorisé. La description de la vie quotidienne dans une barre d’immeuble de la banlieue de Londres y est assez saisissante, même si le discours n’est pas misérabiliste.

Car Beautiful thing se veut une comédie, voire même une comédie romantique, même si le film n’a pas beaucoup de points communs avec un Quatre mariages et un enterrement, sorti deux ans plus tôt. La volonté de Jonathan Harvey d’inscrire son œuvre dans ce genre, tout en marquant clairement sa volonté de raconter l’histoire d’un jeune homosexuel n’est pas anodine. Au début des années 1990 sortait en effet Philadelphia, qui, s’il mettait en avant un protagoniste gay, racontait une toute autre histoire, et portait en lui l’héritage de nombreux films où le destin des personnages homosexuels était tragique. Le scénariste ne nie pourtant pas les violences que subissent Jamie et Steven et l’homophobie dont ils sont victimes. Mais la volonté de raconter une histoire où les jeunes hommes peuvent s’en sortir malgré tout est ici très forte, et c’est peut-être ce qui fait la différence avec bien d’autres productions, et qui a dû assurer son succès à l’époque.

Avec le recul, Beautiful thing se regarde donc en fonction du contexte dans lequel il est sorti. Il fait aujourd’hui figure d’un des premiers long-métrages où une vision positive de l’homosexualité est esquissée, et c’est il faut bien le reconnaître l’une de ses principales qualités. L’ensemble de l’équipe du film n’aura pas vraiment une carrière flamboyante : on retrouvera Hettie MacDonald dans plusieurs séries comme Doctor Who tandis que Scott Neal ou bien Tamelka Empson vont se croiser dans EastEnders. Nous sommes en présence d’une production moyenne, digne de nombreux films britannique, mais qui ne se démarque pas vraiment par sa qualité. Reste que l’on passe un agréable moment en le regardant, et que cette petit amourette déguisée en coming of age nostalgique ravira le souvenirs de quelques spectateurs. Si de l’eau a coulé depuis, les thématiques qui sont développées restent cependant d’actualité, et peut-être peuvent-elles avoir une résonance pour des adolescents gays d’aujourd’hui.

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