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Tenet (2020) Christopher Nolan

Tenet (2020) Christopher Nolan

Publié le 13 févr. 2021 Mis à jour le 28 févr. 2021 Culture
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Tenet (2020) Christopher Nolan

Avec le temps 

La stature que Christopher Nolan a acquis au fil du temps à Hollywood lui a permis de gérer lasortie en salles de Tenet, en pleine crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19. Pourtant rien ne pouvait le laisser présager lorsqu’il a fait ses débuts à la fin des années 1990. C’est son deuxième film, Memento, qui attire l’œil des cinéphiles lors de sa projection au Festival de Venise, ce qui lui permet de réaliser Insomnia, avec Al Pacino. S’ensuivent une série de succès, dont la trilogie reboot de Batman et son Inception. Il travaille sur le projet de Tenet durant de nombreuses années avant de pouvoir le concrétiser. Le titre ainsi que de nombreux éléments du films tirent leur origine dans le Carré Sator, un carré magique contenant le palindrome latin Sator Arepo Tenet Opera Rotas. Ce célèbre palindrome, retrouvé dans les ruines de Pompei, en Angleterre ou en Syrie, a inspiré plus d’un mystique est son interprétation suscite de nombreuses controverses.

Un attentat à lieu dans l’Opéra national de Kiev, lors d’une représentation bondée. Les service secrets ukrainiens et américains parviennent de justesse à éviter le pire. Un riche homme d’affaires est sauvé par un espion américain, qui lui confie qu’il était la cible principale de l’attaque et lui demande où est caché le paquet. Il parvient à le retrouver mais se fait piéger, a le temps d’avaler une capsule de cyanure avant de se réveiller dans une ambulance. Un de ses supérieur lui confie que maintenant que tout le monde le croit mort, il va pouvoir leur être utile. Il doit sauver le Monde qu’une guerre froide menace ; un seul mot lui permettra d’ouvrir les bonnes portes mais aussi les mauvaises : tenet, qui signifie précepte en français. On le conduit dans un bâtiment de Tallinn, où il rencontre une scientifique qui travaille sur un projet ultra secret. Elle lui explique qu’ils doivent éviter une Troisième Guerre Mondiale, pire qu’un holocauste nucléaire.

Comme l’ont observé plusieurs spectateurs de Tenet, l’une des phrases clés du film est prononcée au début par Clémence Poésy, alors qu’elle est censée expliquée une théorie complexe : « N’essayez pas de comprendre ». C’est peut-être ce que tente de nous communiquer Christopher Nolan, qui truffe pourtant son long-métrage de dialogues compliqué à outrance. Il joue avec le spectateur comme il joue avec le temps, et ce n’est pas la première fois : déjà Memento avait une chronologie inversée, et il s’amuse depuis dans quasiment chacun de ses films avec l’espace spatio-temporel. La morale de l’histoire, si tant est qu’il y en ait une, est pourtant relativement simple, et est liée au paradoxe du grand-père, tué par son petit-fils alors que celui-ci vient du futur, mais de ce fait ne peut pas exister. C’est la raison qui pousse ce descendant à tuer son ancêtre qui intéresse le réalisateur, à savoir la destruction de la planète à cause de son train de vie.

Ce dilemme écologique est à peine évoqué mais sous-tend l’ensemble de la narration de Tenet. Cependant le film se veut avant tout une œuvre d’espionnage à tiroirs. Il est constitué de plusieurs scènes d’actions, toutes aussi spectaculaires les unes que les autres, suivies de scènes de dialogues rapides toutes plus absconses les unes que les autres. C’est efficace, le rythme effréné nous happe et l’on ne s’ennuie jamais, on peut même être facilement fasciné par une réalisation fluide et maîtrisée. On ne peut pas ôter au film son caractère de blockbuster, qu’il assume de bout en bout, mais c’est sur sa dimension métaphysique qu’il pèche. Il possède une dimension prétentieuse qui éloigne le spectateur, celui-ci ayant toujours un train de retard par rapport aux protagonistes. Au lieu de susciter notre intérêt, le long-métrage devient sur le fond lassant et l’on se retrouve démuni, n’attendant plus que les scènes d’actions et n’écoutant qu’à peine les dialogues.

Pourtant la mise en scène de Tenet vaut le coup d’œil, et Christopher Nolan prouve une fois de plus qu’il fait partie des plus intéressants réalisateurs de sa génération. La photographie, signée par le suédois Hoyte van Hoytema, qui avait en début de carrière illuminé Morse, travaille les couleurs avec nuance et discernement. Il met en valeur les magnifiques paysages de la côte amalfitaine tout autant que les actrices et les acteurs du film. Le casting met en vedette Jonh David Washington, le fils de Denzel, et Robert Pattinson, qui remplissent assez bien leur contrat. Si Kenneth Branagh nous offre une prestation assez pathétique en caricature d’oligarque russe, c’est Elizabeth Debicki qui tire son épingle du jeu. L’actrice, qui avait débuté sa carrière dans Gatsby le magnifique et avait incarné une Virginia Woolf tout à fait convaincante, traîne élégamment sa carrure longiligne et apporte un atout charme indéniable. Les scènes intimes auxquelles elle participe apportent au film ce supplément d’âme que l’on aurait voulu voir mieux exploité.

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