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Les larmes amères de Petra von Kant (1971) Rainer W. Fassbinder

Les larmes amères de Petra von Kant (1971) Rainer W. Fassbinder

Publié le 27 avr. 2021 Mis à jour le 27 avr. 2021 Culture
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Les larmes amères de Petra von Kant (1971) Rainer W. Fassbinder

Ravages de la passion sur une âme fragile

Homme de théâtre avant d’être cinéaste, Rainer Werner Fassbinder adapte ici sa propre pièce et clôt en quelque sorte la première partie de son œuvre : Les larmes amères de Petra von Kant apparaît en effet comme une sorte de transition entre des débuts marqués par le théâtre et une seconde période de sa filmographie, plus inspirée par les mélodrames de Douglas Sirk en particulier. Huis clos entièrement féminin, le film est le formidable portrait d’une femme à la dérive, interprétée par Margit Carstensen, une des muses du réalisateur allemand.

Petra von Kant est une riche créatrice de mode qui vit, on le voit dès le début, avec Marlene, son assistante qu’elle traître comme un chien. Arrive sa meilleure amie Sidonie qui lui demande, un peu sur le mode du reproche, pourquoi son mariage n’a pas marché, puis lui présente Karine. Avec elle Petra aura tout de suite le coup de foudre ; elle lui propose très vite de venir emménager chez elle et lui promet de faire d’elle une mannequin célèbre. La relation qu’elles entament alors sera courte mais tumultueuse.

On retrouve un peu Ingmar Bergman dans cet opus de Rainer Werner Fassbinder. En regardant Les larmes amères de Petra von Kant, on pense à Scènes de la vie conjugale, pourtant légèrement postérieur, dans cette façon de décortiquer une vie de couple et de sonder les émotions des personnages. Petra est une femme qui se veut libre et dominatrice. On peut le constater en voyant sa relation avec sa mère, qu’elle entretient, avec Marlene, véritable objet qui obéit au doigt et à l’œil à Petra. Quand arrive Karin, elle se laisse aller pour la première fois à des sentiments qui lui sont inconnus et qui vont la ravager de l’intérieur.

Karine, la charmante et excellente Hanna Schygulla, sent bien tout l’intérêt qu’elle pourra tenir de la passion dont est victime Petra. Ces relations de maître à esclave sont analysées par Rainer Werner Fassbinder avec une maîtrise impeccable. Maîtrise dans la forme d’abord. Si on ne peut occulter l’aspect théâtral de la mise en scène des Larmes amères de Petra von Kant (décor unique, découpage en cinq scènes, fixité des plans…), l’adaptation cinématographique est brillamment réussie. Fassbinder trouve à chaque fois le bon angle pour poser sa caméra et utilise les mouvement de celle-ci à bon escient, minimisant les effets et les rendant par la même essentiels.

L’interprétation de toute la troupe d’actrices (pas un homme dans les parages) est parfaite. On retiendra bien sûr Margit Carstensen en femme à la limite de la folie et qui lutte contre ses propres élans passionnels. Mais le personnage le plus énigmatique mais aussi le plus lourd de significations est celui de Marlene, joué par Irm Hermann. Le rôle silencieux d’une femme entièrement soumise à sa maîtresse, sur lequel se reflètent touts les rapports ambigus qui étreignent les personnages de ces Larmes amères de Petra von Kant.

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