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La nuit (1961) Michelangelo Antonioni

La nuit (1961) Michelangelo Antonioni

Publié le 27 janv. 2021 Mis à jour le 27 janv. 2021 Culture
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La nuit (1961) Michelangelo Antonioni

Les histoire d’amour finissent mal en général

En 1960 Michelangelo Antonioni avait reçu à la fois les foudres et les honneurs de la critiques pour son Avventura. Il poursuit par la suite sa trilogie sur l’incommunicabilité avec La nuit (qui recevra l'Ours d'or à la Berlinale de 1961) et L’éclipse en 1962. Tous trois mettent en scène son actrice fétiche, Monica Vitti, tous trois parlent du couple, de la solitude et du manque de communication dans nos sociétés. Mais ici le couple vedette, c’est Giovanni et Lidia, incarnés par Marcello Mastroianni et Jeanne Moreau. Ces deux là sont mariés depuis une dizaine d’années, on le comprend, mais ne s’aiment plus, on va le découvrir.

Le générique nous offre à voir un cadre oppressant, une ville moderne et froide qu’on nommera plus tard Milan. On entre alors dans une chambre d’hôpital où Tommaso reçoit la visite de deux de ses amis, Giovanni et Lidia. On les identifie tout de suite comme mari et femme mais pourtant rien ne semble le confirmer : ils ne s’échangent pas un regard, aucune complicité ne semble les unir. À l’annonce de la gravité de l’état de santé de Tommaso, les réactions des deux époux sont déjà décalées : tandis que Lidia quitte la chambre pour ne pas montrer son émotion, Giovanni sauve les apparences. L’agonie de Tommaso sera l’image de la lente désintégration de leur amour.

Et effectivement, on va suivre, dans La nuit, durant moins de vingt-quatre heures, les cheminements de pensées de nos deux personnages qui vont conduire à cette rupture qu’on sait inéluctable. Le cadre de cette remise en question sera une soirée mondaine comme l’Italie des années 1960 affectionnait tant semble-t-il, à en voir les films transalpins de l’époque. Lidia y erre seule, comme une âme en peine ; elle a d’ailleurs beaucoup hésité avant d’y aller et s’est résigné par habitude semble-t-il. Jeanne Moreau incarne tout en finesse cette femme profonde en plein désarroi : elle est perdue parmi ces gens qu’elle trouve superficiels et voit son mariage se diluer dans la foule.

Dès leur arrivée le couple, personnage principal de cette Nuit, est séparé : Giovanni est happé par des relations qui ne semblent d’ailleurs ne s’intéresser qu’à son statut d’écrivain à succès et comment ils pourraient en tirer profit. Marcello Mastroianni est encore une fois excellent, symbole un peu caricatural il est vrai de l’homme fatigué par la vie et qui n’hésitera pas à succomber au charme de Monica Vitti (et on peut le comprendre). Durant deux heures on va donc voir ce couple ce désagréger petit à petit, et aucun doute là dessus : Michelangelo Antonioni sait parfaitement retranscrire l’ennui profond que ressentent ses personnages. À tel point qu’il devient sérieusement communicatif, cet ennui. Heureusement que le film bénéficie d’une qualité artistique irréprochable, tant au niveau de la lumière toute en demi-teintes, de la musique et de l’interprétation. Un film à clés à voir sans nul doute plusieurs fois pour en saisir toutes les nuances et les exégèses.

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