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Edward aux mains d'argent (1990) Tim Burton

Edward aux mains d'argent (1990) Tim Burton

Publié le 20 janv. 2023 Mis à jour le 20 janv. 2023 Culture
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Edward aux mains d'argent (1990) Tim Burton

Quand Tim Burton posait les bases de son univers

Voilà avec Edward aux mains d'argent un film qui a marqué bon nombre de spectateurs et qui fait encore figure de film culte pour de nombreux fans de Tim Burton. On peut d'ailleurs le voir comme un condensé de toute son œuvre : un univers fantastique, une attention accordée aux décors, des personnages loufoques, une communauté isolée. Nombre de ces points communs seront repris dans ses autres réalisations et constituent son univers. Mais revenons au début, puisque le réalisateur, né dans la banlieue de Burbank, au nord de Los Angeles, s'est souvent senti marginalisé et s'est, durant son adolescence, dessiné tel un personnage dont les mains étaient des ciseaux. Dès la fin de Beetlejuice, il engagea une scénariste pour écrire le scénario d'Edward aux mains d'argent, sur la base d'une ébauche qu'il avait écrite, reprenant ses souvenirs d'enfance. C'est le succès de Batman qui lui permettra de finaliser ce projet, et quand Tim Burton rencontre Johnny Depp, il dit avoir trouvé son Edward.

Le début

Une petite fille demande à sa grand-mère quelle est l'origine de la neige, et la vieille dame commence à lui raconter une histoire. Elle lui parle d'un inventeur un peu fou et seul, qui se crée un fils de substitution, Edward, sans avoir le temps de lui greffer des bras. Edward, qui a en guise de mains des lames affutées et tranchantes, est obligé d'habiter seul le château perché où il habitait avec son « père », qui vient de mourir. Un jour, Peg, une sympathique vendeuse de cosmétiques en porte à porte le découvre et se prend d'affection pour cet être, qu'elle trouve immédiatement gentil mais complètement inadapté au monde et à la société. Elle va alors vouloir le recueillir chez elle, au sein d'une petite ville de banlieue, au bas de la colline, et il va dès lors habiter avec Peg, son mari, leur fille Kim, pour qui Edward va éprouver des sentiments, et leur jeune fils Kevin. Très vite, la nouvelle de son arrivée se répend dans la petite communauté, qui se montre intriguée par ce nouvel arrivant à la démarche peu banale.

Analyse

On pense bien sûr dans Edward aux mains d'argent à la légende de Frankenstein, elle-même inspirée par le mythe de Prométhée. D'autant que Tim Burton a réalisé quelques années auparavant Frankenweenie, un moyen-métrage largement inspiré du thème créé par Mary Shelley, et dont il tirera plus tard un long-métrage. Mais on s'éloigne très vite de la relation entre l'inventeur et sa créature : ici, notre Edward va devoir se coltiner avec le monde réel, et vice versa. Au début tout va bien : il va très vite attiser la curiosité des trop gentils habitants du village, qui n'ont semble-t-il pas grand chose d'autre à faire que ça d'ailleurs, puis s'attirer leur sympathie. À tel point qu'il va devenir la mascotte du village et rendre un grand nombre de services à la communauté. Le point culminant de cet engouement est sans doute cette scène d'une sensualité rafraîchissante où le personnage principal va pouvoir se servir de ses « mains » pour couper les cheveux de ses dames, qui sont comme chacun le sait des attributs ô combien érotiques.

Subtilement on voit alors dans Edward aux mains d'argent les données irrémédiablement changer, le nouveau venu devenant ainsi un grain de sable dans les rouages de ce monde clos, voire sclérosé. Aussi vite qu'ils l'avaient soi-disant intégré, tous les habitants, ces fameux « gens bien intentionnés », comme dirait Georges Brassens, vont vouloir se débarrasser de l'intrus qui a dérangé leur petit monde trop tranquille. Et c'est là qu'apparaît clairement au spectateur dans toute sa splendeur l'univers bien trop superficiel et aseptisé dans lequel se meuvent toutes ces commères. Les couleurs criardes des habitations proprettes font écho à la triste mansarde dans laquelle Edward a grandi, autant que la chaleur humaine qui l'accueille au départ rappelle le manque d'amour qu'il a dû subir durant le début de son existence. Cependant les apparences vont très vite s'avérer trompeuses et le vernis s'écailler très vite. Même l'amour que lui porte une jeune adolescente ne parviendra pas à venir à bout de ces obstacles.

Niveau casting, Edward aux mains d'argent s'avère très intéressant : Johnny Depp est épatant dans le rôle de cet être dans l'apprentissage de ses propres émotions, et développe une grande palette de talents dont il saura se servir à bon escient pour ses futures interprétations. Il faut dire qu'il avait alors envie de se départir de sa réputation d'adolescent rebelle que lui avait collé la série 21 Jump Street, et que Tim Burton a été ravi de rencontrer avec lui une égérie qu'il gardera par la suite dans plusieurs de ses films. À ses côtés brillent la mignonnette Winona Ryder dans un rôle un peu fade et surtout Dianne Wiest, actrice habituée des plateaux de Woody Allen qui effectue ici une prestation toute en nuance et en discrétion. Finalement le seul défaut que l'on puisse trouver au film, c'est peut-être un discours un peu simpliste quelquefois, à croire que Tim Burton a un peu perdu de son mordant à trop vouloir faire grand public. Edward aux mains d'argent n'en reste pas moins un film d'une grande poésie à déguster sans bouder son plaisir.

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