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Breakfast on Pluto (2005) Neil Jordan

Breakfast on Pluto (2005) Neil Jordan

Publié le 1 janv. 2021 Mis à jour le 1 janv. 2021 Culture
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Breakfast on Pluto (2005) Neil Jordan

Aux innocents les mains pleines

La deuxième adaptation de l’écrivain irlandais Patrick McCabe par son compatriote Neil Jordan (après The butcher boy en 1997) est une petite fantaisie sucrée qui ne manque pas de charme. C'est en 1999 que le réalisateur d'Entretien avec un vampire repère cette histoire de travesti à la recherche de sa mère biologique dans l’Irlande et le Londres des années 1970. Puis il fait des castings qui lui font découvrir un jeune acteur jusque là inconnu, Cillian Murphy. Il lui faudra six années pour réussir à sortir ce film atypique, histoire originale et séduisante sur fond de glam rock et de conflit, qui est malheureusement très méconnu, particulièrement en France. Durant cette période, il tourne un remake de Bob le flambeur avec Nick Nolte, participe au scénario des Acteurs et à la production d'un film de John Crowley.

Patrick Brady est un bébé abandonné à sa naissance par sa mère aux bons soins de son géniteur, le père Liam McIver, qui le confiera à une famille adoptive. Ce « garçon sensible » qui se fait appeler « Kitten » ne se sent jamais à sa place dans cette famille et parmi les autres. Patrick se sent plus fille que garçon dès son plus jeune âge et n’aura qu’un seul but : partir à la recherche de cette mère expatriée à Londres. Il quitte donc l'irlande quand son ami, Bobbi Golsborow, meurt d'un attentat Suivent dans son périple quelques rencontres qui vont forger sa personnalité. Dans les années 1970 et en pleine effervescence politique et musicale, il entame sa transition et devient l'égérie d'un groupe de Glam rock « Billy Hatchet and the Mohawks », qui est clandestinement mêlé à l'IRA, l'Armée républicaine irlandaise

Et Breakfast on Pluto, divisé en une trentaine de chapitres, est un peu à l’image de cette époque : brouillon et pétillant, foisonnant et passionnant. Les aventures incongrues de son protagoniste ne sont pas toutes de la même intensité, un nombre incroyables de personnages secondaires émaillent voire plombent la narration, mais qu’importe : l’ensemble donne un patchwork très séduisant. Comme dans The crying game, les thématiques liées à l'Armée républicaine irlandaise sont présente, ce qui est cohérent avec la période dans laquelle se déroule l'histoire. Et comme dans The butcher boy, la fantaisie et le lyrisme règnent sur un monde dominé par la légèreté et la désinvolture de Patrick Brady, qui se fait ainsi appeler « Kitten » (soit chaton en français, un surnom qui lui colle à la peau).

Le héros de Breakfast on Pluto, c’est bien lui, incarné magnifiquement par un Cillian Murphy méconnaissable qui livre une de ses meilleures performance d’acteur jusqu’ici. « Kitten » est un idéaliste qui refuse d’entendre le mot « sérieux » et veut vivre sa vie comme un conte de fées, donnant au scénario de grands éclats de poésie, comme des bulles de savons qui éclatent dans l'air. Le problème s’est que notre personnage principal, terriblement attachant, n’a pas vraiment de chance et se retrouve toujours impliqué malgré lui dans des histoires pas possibles. Sur une bande son excellente forcément très « seventies » qui va des Rubettes à T-Rex en passant par The windmills of your mind de Dusty Springfield, on le verra tour à tour chanteur, assistant magicien ou accusé d’activisme politique, c'est dire s'il a de la ressource.

Tout ça sans oublier la recherche de sa mère, qui n’est là finalement que pour pallier la quête personnelle d’un être qui ne trouve pas sa place parmi les autres, et qui se réfugie dans son propre monde pour éluder le fait qu’il est rejeté de partout dans la société. Ça donne un mélange détonnant, et d’ailleurs la citation d’Oscar Wilde qui le termine résume parfaitement le film : « J’adore parler de rien. C’est le seul domaine où j’ai de vagues connaissances ». Bref, Breakfast on Pluto est une délicieuse friandise, quelquefois douce amère mais qui ne manque jamais de saveur. Un exemple parmi tant d'autre résume l'esprit du film, quand ce cher  « Kitten » prend un vaporisateur de de No 5 de Chanel pour aveugler son agresseur. ce genre de pirouette acidulées inonde un film qui mériterait d'être vu et revu avec plus de considération.

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