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Inception (2010) Christopher Nolan

Inception (2010) Christopher Nolan

Publié le 10 juil. 2021 Mis à jour le 10 juil. 2021 Culture
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Inception (2010) Christopher Nolan

Dreams are my reality

Le scénario d’Inception grandissait dans l’esprit de Christopher Nolan depuis le début des années 2000. Après avoir été remarqué par Steven Soderbergh, celui-ci parvient à convaincre la Warner Bros. de le recruter pour réaliser Insomnia. Il leur propose alors ce concept de film basé sur la frontière entre rêve et réalité, mais la firme souhaite qu’il fasse ses preuves. Le succès de Batman Begins lui permet d’envisager le budget qu’il souhaite pour réaliser le film. Il choisit Leonardo DiCaprio pour incarner le rôle principal, et plusieurs de ses fidèles acteurs vont l’accompagner dans un tournage international. Ils vont ainsi voyager de Tokyo à Los Angeles en passant par Paris ou Tanger, s’octroyant tous les moyens nécessaires à ce que ce blockbuster soit le succès de l’été 2010. C’est d'ailleurs une réussite commerciale, mais le film assure aussi à Nolan le respect, relatif mais solide, de la critique, puis ramasse quatre Oscars, certes techniques, et acquiert surtout une réputation chevronnée de la part de ses fans.

Dominic Cobb se réveille sur une plage japonaise, voyant deux enfants s’amuser au loin, et se fait repérer par deux gardes. Il est amené dans une pièce où se trouve Saito, un homme d’affaire qui s’étonne de trouver les deux objets que Dominic gardait sur lui : un revolver et une toupie. Celle-ci lui rappelle un homme qu’il a rencontré des années plus tôt, dans un rêve à moitié effacé. À l’époque, Dominic lui expliquait qu’il pouvait, avec son associé Arthur, procéder à des extractions, c’est-à-dire dérober  les idées qui existent dans l’inconscient des personnes, quand elles sont en train de rêver. Ils lui proposent également de lui apprendre à s’entraîner pour se défendre de tels manipulations, afin qu’il ne baisse jamais sa garde. Pour ce faire, il lui faudra connaître les secrets ses plus enfouis, comme par exemple l’emplacement et la combinaison de ce coffre qu’il garde précieusement dans sa demeure. Il leur dit qu’il va y réfléchir mais Arthur se méfie, et le sol commence à trembler.

Comme la construction de son scénario, Inception possède en lui-même plusieurs niveaux d’approche. On peut le considérer comme un film d’espionnage, minutieusement construit. À l’instar des longs-métrages mettant en scène James Bond, il nous propose un héros qui va constituer une équipe afin de procéder à des opérations requérant leur plus haute expertise. La différence essentielle se situe dans le fait que, contrairement au personnage de Tenet, Cobb n’est qu’un mercenaire et ne cherche pas à sauver le Monde. Reste qu’avec ses collègues il va affronter une quantité d’explosions et devoir semer de nombreux, non pas agents secrets, mais équipes de sécurité solidement entraînées. Le blockbuster fonctionne ainsi très bien, et l’on n’a pas besoin de comprendre l’intrigue en tant que telle pour savourer les courses-poursuites et les déflagrations en tout genre. La fonction même de divertissement n’est pas qu’une promesse, et les moyens déployés sont largement rentabilisés.

Un deuxième niveau de lecture se situe dans la construction mentale que Christopher Nolan a bâtie avec son Inception. Le réalisateur, amateur des jeux sur les niveaux de réalités, et la porosité entre souvenirs et fantasmes, conçoit ici un univers habilement élaboré. Il s’appuie sur la mythologie grecque (Ariane, représentant son fil et son labyrinthe) et sur la Bible (Yusuf, personnifiant Joseph, qui interprétait les rêves) pour construire les nombreux mondes de son film. On passe de l’un à l’autre de façon très fluide, grâce à quelques petits mécanismes (un déclencheur une musique, …), leurs identités visuelles bien distinctes nous permettant de reconnaître aisément l’un de l’autre. Bien entendu, on peut facilement se perdre dans ces dédales, et la narration confuse savamment orchestrée par un démiurge malin ne fait qu’accentuer cet état de confusion. Mais qu’importe, la dimension ludique nous permet de ne pas forcément tout rationaliser, et les détracteurs trouveront toujours des incohérences ça et là.

Ce qui est encore plus flou dans Inception est ce qu’Alfred Hitchcock nommait le MacGuffin, à savoir le prétexte sur lequel se basent les actions des protagonistes. Ici l’on pourrait croire qu’il s’agit d’implanter dans la tête d’un héritier la volonté de refuser l’héritage paternel pour bâtir son propre empire. Mais l’on pourrait tout aussi bien considérer que c’est tout simplement pour le héros de retrouver ses enfants. Qu’importe, le spectateur se fera lui-même son opinion, tout comme d’ailleurs il le fera sur cette image finale, une idée ingénieuse à l’ambiguïté très séduisante. Car finalement Inception peut tout aussi être considéré comme une sorte de mise en abyme du cinéma. Les protagonistes peuvent être comparés à des artistes mettant en scènes différentes œuvres dans lesquelles ils vont intéragir. C’est ici l’essence même du septième art qui est métaphorisée, à savoir mettre le spectateur dans la position du réalisateur de son propre film, choisissant lui-même de croire à telle ou telle proposition scénaristique.

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