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Exotica (1994) Atom Egoyan

Exotica (1994) Atom Egoyan

Publié le 27 juin 2021 Mis à jour le 27 juin 2021 Culture
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Exotica (1994) Atom Egoyan

Les apparences sont souvent trompeuses

Dans le filmographie d’Atom Egoyan, Exotica fait figure de référence. L’espiègle canadien livre ici une de ses plus abouties réalisation, point d’orgue d’une période où il tissait des histoires autour de plusieurs personnages reliés les un aux autres par des correspondances qui nous sont révélées petit à petit selon un schéma à la fois compliqué et limpide. Les films qu’il réalisera par la suite seront plus épurés dans la forme tout en gardant bien sûr cette petite odeur de souffre qui fait la « patte » de ce cinéaste. Il cultive ici une distribution de fidèles actrices et acteurs, tel David Hemblen ou Elias Koteas, sans compter son épouse, la charmante Arsinée Khanjian.

Francis Brown vient tous les deux jours dans un club de strip-tease, l'Exotica, dont le décor évoque une atmosphère tropicale. La propriétaire des lieux, Zoe, attend un enfant dont le futur père n'est autre qu'Eric, le DJ qui y travaille. Francis demande à chaque fois à la même jeune fille, Christina, de faire près de lui son fameux numéro de collégienne friponne. Celle-ci a été en couple avec Eric, et celui-ci en pince toujours un peu pour elle. Le travail de Francis, contrôleur fiscal, l’amène à rencontrer Thomas, un jeune qui tient une animalerie. Il soupçonne le jeune homme de ne pas tenir des comptes bien officiels, en partie en ce qui concerne l'importation des animaux qu'il vend.

Tous les personnages d’Exotica ont des secrets enfouis au plus profonds (parfois même à leur insu) et vont se retrouver mêlés les uns aux autres dans une intrigue mystérieuse. Atom Egoyan nous révèle couche après couche, comme dans un strip-tease, les failles et les motivations de ses protagonistes, nous faisant croire au pire pour nous amener peut-être plus facilement à la vérité. Ce que cachent les images et les faux-semblants, voilà ce qui intéresse le réalisateur. Tous les fils seront déliés petit à petit, mettant à nu des personnages en proie à des traumatismes graves qu’ils refoulent plus ou moins. Leurs mécanismes de défenses vont peu à peu être mis à mal au fur et à mesure que la vérite est dévoilée.

Tous les éléments d’Exotica alimentent ce sentiment de trouble et d’attirance à la fois : les images léchées qui nous envoûtent et nous déroutent tour à tour, la musique lancinante qui attire l’oreille (en particulier quand Léonard Cohen chante son mythique Everybody knows sur la danse sensuelle de la belle Mia Kirshner). Les thèmes abordées sont graves, comme souvent chez Atom Egoyan, puisque l'on va évoquer tour à tour la pédophilie, l’inceste, la sexualité refoulée ou bien le meurtre, mais la finesse du traitement n’alourdit aucunement ce propos, bien au contraire. D'ailleurs, dans la suite de sa filmographie, Atom Egoyan ne fera pas toujours preuve de tant d'élégance.

Les actrices et les acteurs d’Exotica jouent une partition très convaincante : ces éternels seconds rôles qu’on a plaisir à revoir habitent leur personnage sincèrement et naturellement. On retiendra bien sûr les interprétations de Mia Kirshner (qui a par la suite fait quelques apparitions dans des séries comme 24 heures chrono et The L word) en jeune innocente ainsi que le très bon mais souvent sous-exploité Bruce Greenwood (qui réapparaîtra d’ailleurs dans deux autres films d’Atom Egoyan par la suite). On trouve en somme un casting pratiquement exclusivement canadien pour un film très particulier, lascif et contemplatif en apparence et dont on ne finit pas de découvrir les nombreuses subtilités.

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