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Le narcisse noir (1947) Michael Powell et Emeric Pressburger

Le narcisse noir (1947) Michael Powell et Emeric Pressburger

Publié le 4 août 2020 Mis à jour le 4 août 2020 Culture
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Le narcisse noir (1947) Michael Powell et Emeric Pressburger

Fragilité du sacerdoce et présences fantomatiques

Lorsqu'ils débutent la préparation du Narcisse noir, Michael Powell et Emeric Pressburger sont fraîchement auréolés du succès critique d'Une question de vie ou de mort. Ils ont alors la carte à Hollywood et se demandent quel nouveau projet pourra les motiver. Ils décident alors d'adapter le best-seller d'une britannique, Rumer Godden, qui vécut longtemps en Inde. Mais alors que l'histoire se déroule dans les environs de Darjeeling, les réalisateurs décident de tourner intégralement le film en studio. Désirant tourner de nouveau avec elle après Colonel Blimp, ils choisissent pour actrice principale Deborah Kerr tandis que son contrepoint masculin sera le bel anglais David Farrar, qui deviendra récurrent dans leurs films. Pour compléter le casting, ils prennent comme chef opérateur Jack Cardiff, qui recevra à cette occasion un Oscar pour sa photographie.

La mère supérieure d'un couvent de Darjeeling convoque Sœur Clodough pour lui proposer de la nommer responsable d'un hospice et d'un école. Ils se situeront dans un vieux palais, appartenant à un vieux général indien qui l'utilisait dans le temps comme d'un harem. Le lieu est isolé tout en haut d'une montagne, et dans la vallée vivent de pauvres habitants dans un village gouverné par un certain Dean. Avec quatre de ses congénères, Sœur Clodough arrive dans le nouveau monastère, non sans appréhension puisque ils apprennent qu'un groupe de moines a récemment quitté les lieux au bout de six mois. Dean ne tarde pas à leur rendre visite, se voyant reçu froidement par Sœur Clodagh à qui il ne donne pas plus que le temps qu'arrive la saison des pluies pour quitter les lieux.

Le mélange des genres frappe les yeux du spectateur devant Le narcisse noir. Le film, à l'intrigue assez peu attrayante, débute presque comme un huis-clos. Très vite il prend l'allure d'un film d'aventure, exhibant fièrement les paysages du Bengale. Peu à peu, la dimension romanesque prend le dessus quand soudain, un virement vers le fantastique se dessine. Généreux, le long-métrage nous offre ainsi plusieurs lectures, ce qui a pu dérouter les spectateurs de l'époque. Il se situe finalement dans la droite ligne des mélodrames des années 1940, même si comme à leur habitude Michael Powell et Emeric Pressburger ne se sont pas strictement tenus au genre. C'est ce qui fait leur patte, que l'on reconnaît très vite tandis que les couleurs vives et chatoyantes, propres à leur direction artistique, se dessinent peu à peu.

Car évidemment l'on retiendra du Narcisse noir cette photographie magnifiée par le Technicolor, procédé dont Michael Powell et Emeric Pressburger seront parmi les meilleurs utilisateurs. Les visages des acteurs et des actrices sont mis en valeur tandis que leurs ombres se déploient dans de belles lumières crépusculaires. Deborah Kerr n'en apparaît que plus séduisante, et le climax final avec sa rivale n'en est que plus effrayant. Nous nous trouvons pleinement dans une veine hollywoodienne tentée par l'orientalisme, sans que le caractère exotique du film ne soit un faire-valoir, Au contraire, la confrontation qui est mise en œuvre à l'écran se situe plutôt à l'intérieur du couvent, voire même au sein des individus. Les protagonistes devront se battre avec leur propre foi, et ne pourront trouver leur salut qu'en puisant leur force au fond d'elles-mêmes.

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