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Que la bête meure (1969) Claude Chabrol

Que la bête meure (1969) Claude Chabrol

Publié le 3 mars 2021 Mis à jour le 3 mars 2021 Culture
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Que la bête meure (1969) Claude Chabrol

À qui venge son fils, n’est-il rien d’impossible ?

En 1969, Claude Chabrol fait maintenant œuvre de réalisateur depuis bientôt dix ans et il est un des fers de lance de la Nouvelle Vague dont on parle tant (débat dont une des scènes les plus savoureuses de Que la bête meure se moque avec ironie). Il vient de tourner avec sa compagne, la charmante Stéphane Audran, Les biches et La femme infidèle et s’apprête à entamer avec Que la bête meure une de ses plus prestigieuses collaboration. C’est en effet Jean Yanne qu’il choisit pour interpréter l’un des rôles phare du film, et qu’il dirigera l’année d’après dans Le boucher. C’est que le réalisateur est prolifique, et le reste de sa carrière le prouvera tout autant.

C’est le soir et il pleut sur une route de Bretagne. Un enfant rentre de la pêche tandis qu’un chauffard imprudent le percute en pleine ville. La femme qui l’accompagne pousse un cri et l’invite à s’arrêter, ce que le conducteur balaye d’un grognement vulgaire. Des témoins se précipitent et voient le père du gamin débarquer pour découvrir avec horreur la mort de son enfant. Trois mois plus tard il revient sur les lieux du crime, déterminé à trouver l’assassin de son fils. Il va, avec la complicité de la police, sillonner les garages bretons pour retrouver la trace d’une voiture abîmée. Par un hasard fortuit il apprend le nom de la femme qui se trouvait dans la voiture ce fameux soir.

C‘est avec un soin très appliqué que Claude Chabrol met en place les évènements de Que la bête meure. En se basant consciencieusement sur la trame du roman de Nicholas Blake (le père de Daniel Day-Lewis), il introduit dans la première partie du film une intimité entre le spectateur et le bourreau, incarné par un père en colère. Par de fines touches il va quasiment légitimer des actes et une attitude obsessionnelle qui vont nous sembler aller de soi. On éprouve de l’empathie pour Charles Thenier et on est déjà pratiquement prêt à le suivre jusqu’au bout de sa démarche. L’irruption du personnage ignoble incarné par un Jean Yanne magnifique ne peut que nous confirmer dans la certitude trompeuse que oui, la mort d’un homme peut s’avérer salvatrice.

La question de la peine de mort, via la vengeance personnelle du personnage principale, est donc sous-jacente dans Que la bête meure, et elle est traitée avec maestria par Claude Chabrol. Nombreux sont les metteurs en scène qui se sont attelé à ce thème et peu d’entre eux en sont sortis grandis. Ici, et sans dévoiler une fin qui est d’une perfection impeccable, on peut clairement dit que Chabrol atteint sa cible et fait réfléchir. Sa mise en scène délicate s’appuie sur des acteurs très en forme. Tout d’abord un Michel Duchaussoy tout jeune alors et dans l’un de ses premiers rôle, un personnage plus complexe qu’il n’y parait et qu’il prend à bras le corps. Et évidemment Jean Yanne qui révèle ici une nature de misanthrope odieux, pas aimable, un petit notable de province poujadiste et détestable. Quant à Caroline Cellier, elle apporte son charme et une touche de féminité appréciable dans ce duel masculin où il ne doit en rester qu’un.

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