The ghost writer (2008) Roman Polanski
Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.
Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit !
Se connecter
The ghost writer (2008) Roman Polanski
Méfiez-vous du job idéal
Lorsque Roman Polanski sort The ghost writer, il n'a pas réalisé de long-métrage depuis Oliver Twist. Il avait rencontré le journaliste politique et écrivain Robert Harris lorsqu'il tentait d'adapter son roman Pompei, projet qui n'a finalement pas abouti. L'auteur envoie alors au réalisateur son manuscrit, L'homme de l'ombre, une fiction inspirée de la vie politique. Il faut dire que Robert Harris a suivi durant des années la politique anglo-saxonne, devenant petit à petit proche de Tony Blair. Si l'auteur se dédouane de la ressemblance entre le personnage principal de son œuvre et de l'ancien premier ministre, reste que l'on peut y voir certaines résonances entre la fiction et la réalité. Mais tout en respectant, avec l'aide de l'auteur, le matériau original, Polanski parvient à resserrer l'intrigue pour en faire un thriller haletant.
Écrivain à la ramasse, The ghost (nous ne connaîtrons jamais son nom, fait pour le moins significatif) est engagé par le staff d’Adam Lang, ex premier ministre britannique, pour re-rédiger ses mémoires, l’ancien nègre de Lang étant récemment mort. Il va rejoindre Adam Lang, sa femme et sa collaboratrice dans une île isolée au large de Boston. Il commence à travailler avec Lang quand celui-ci est accusé d’avoir au cours de ses fonctions atteint aux droit de l’homme envers des terroristes. Obligé de retourner sur le continent pour faire face, Lang laisse son nègre sur l’île. Celui-ci va petit à petit mener son enquête pour en savoir plus sur la personnalité de l’ex premier ministre.
La mise en scène de Roman Polanski est très habile, elle nous tient en haleine pendant toute la durée de The ghost writer. Le film est fait de telle façon qu’on est happé par l’intrigue et par l’ambiance qui s’en dégage. On est tenaillé par l’envie de connaître le pourquoi du comment, et surtout le comment. Le personnage principal du film est bien le nègre et non l’homme politique sur lequel il enquête, et c’est en cela que le film est diablement bien foutu.
Parce que finalement on ne sait rien du personnage d’Ewan McGregor : ni son nom, ni sa vie. Ce n’est qu’un pantin, qui pourtant réussit à capter toute notre attention. La réussite de The ghost writer tient donc à cette façon qu‘a Roman Polanski de maîtriser parfaitement le genre. Le casting du film est à la hauteur, Ewan McGregor tient son personnage tout en restant d’une discrétion absolue. Pierce Brosnan n’est pas flamboyant mais incarne solidement le rôle.
Quant à Kim Cattrall, célèbre pour son rôle de Samantha dans la série Sex and the city, et Olivia Williams, actrice britannique moins connue du grand public, elles jouent leur partition à la lettre. Les décors et la photographie participent allégrement à l’installation d’une atmosphère angoissante tout au long du film. Seul le dernier quart de The ghost writer peut sembler un peu flottant, comme si le réalisateur avait eu du mal à peaufiner son film. Le résultat mérite toutefois amplement le coup d’œil et redore le blason de Polanski, après le décevant Oliver Twist.