Whisky à gogo (1949) Alexander Mackendrick
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Whisky à gogo (1949) Alexander Mackendrick
Une comédie à voir sans modération
La fin des années 1940 et le début des années 1950 marquent l’apogée de la comédie britannique. L’un de ses plus talentueux représentants est Alexander Mackendrick avec des films comme Tueurs de dames ou L’homme au complet blanc. Dotées d'histoires à dormir debout et d'un humour irrésistible, ces films assument complètement leur rôle de comédie sans autre prétention que de nous faire rire, mais tout de même avec classe et talent. Tourné en écosse avec quelques habitants du coin, Whisky à gogo est un petit bijou d’humour typiquement anglo-saxon, avec un scénario tout simple mais original qui défit gaiement le politiquement correct.
Tout se passe en pleine Seconde guerre mondiale dans une petite île à l’extrême ouest de l’Écosse. Les habitants y sont brut de décoffrage, ils parlent peu et attendent toutes les semaines l’arrivée du cargo leur apportant des nouvelles de l’extérieur… et surtout le whisky que pratiquement toute la communauté consomme sans grande modération. Seulement voilà, un drame intervient avec la pénurie de whisky qui s’abat bientôt sur l’île. Les malades imaginaires redeviennent alors au seuil du trépas et la morosité s’installe dans tous les esprits. Heureusement un cargo transportant 50 tonnes de whisky va s’échouer tout près de l’île ; il ne reste plus aux habitants chevronnés qu’à trouver un moyen de défier les quelques autorités du coin hostiles au fameux breuvage afin de récupérer les caisses de whisky avant que le cargo ne sombre définitivement.
C’est pas alléchant tout ça ? Vous l’aurez compris, Whisky à gogo se laisse voir comme du petit lait. Les situations les plus inattendues sont irrésistibles, les personnages y sont caricaturaux pour notre plus grand plaisir et la couleur locale ne fait que rajouter du piment à la sauce. On a une mère possessive retenant sous sa coupe son fils de trente ans (Gordon Jackson qu’on retrouvera dans La grande évasion), un capitaine droit comme un « I » refusant la mutinerie de ses compatriotes mais qui se fait railler par sa hiérarchie (l’excellent Basil Radford, qu'on a pu voir dans Une femme disparaît, d'Alfred Hitchcock) ou un médecin n’hésitant pas, comme de bien entendu, à prescrire le divin élixir à ses malades. On pourrait continuer comme ça longtemps tellement les situations s’enchaînent les unes aux autres.
L’efficacité de Whisky à gogo tient aussi pour beaucoup dans le côté rugueux de cette petite bande d’écossais joyeux lurons. Les scènes de fête locales largement arrosées sont irrésistibles, tout comme l’ingéniosité dont les habitants font preuve pour cacher l’alcool au nez et à la barbe des autorités. Tous les acteurs ont un accent local franchement hilarant et jouent leur rôle parfaitement. On notera en particulier la composition de la charmante et piquante Joan Greenwood ainsi que de sa sœur dans le film, la charmante Gabrielle Blunt, qui interprètent deux jeunes femmes qui ne se laissent pas faire et mènent finalement bon gré mal gré leurs prétendants respectifs par le bout du nez. Franchement, quand les anglais s’y mettent, ils peuvent être les plus drôles.