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Le signe que j'attendais

Le signe que j'attendais

Publié le 14 oct. 2022 Mis à jour le 14 oct. 2022 Culture
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Le signe que j'attendais

La lame de mon père. Celle avec laquelle il a vaillamment repoussé les Tadgariens. Celle grâce à laquelle il a sauvé notre peuple… Elle était là, sur l’étal d’un marchand ambulant, parmi d’autres armes sans valeur. Jamais je ne pensais la revoir un jour. Même dans mes rêves les plus fous…

La dernière fois que je l’ai aperçue, je n’avais que dix ans. Elle était fièrement accrochée à la ceinture de mon père, le Roi de la contrée de Yellinton. Il partait en guerre pour protéger nos terres d’un nouvel ennemi venu du nord. Des barbares arrivant des pays gelés bien déterminés à tous piller ici-bas. Les villages des alentours avaient été détruits, dévorés par les flammes. Il ne restait aucun survivant, pas même un enfant. Une véritable boucherie.

Je me souviens de cet homme bon et noble qu’était mon père… Avant son départ, il m’avait pris dans ses bras et m’avait soufflé à l’oreille de prendre soin de ma mère. Après quoi, il m’avait embrassé sur le front, signe d’affection peu habituel de sa part. C’était ce souvenir-là que je voulais garder de lui. Souriant. Le regard franc. Vivant.

Pourtant, c’est une tout autre image qui hante mes cauchemars. Celle de son visage ensanglanté, les yeux éteints, la peau noircie par la mort. Celle de sa tête roulant sur le sol jusqu’à mes pieds alors que le chef des Flojrdoniens s’avançait en conquérant dans la salle du trône. Il portait la couronne de feu mon père sur ses cheveux blonds tachés du sang de nos soldats. Après son écrasante victoire sur notre armée, il était venu réclamer son dû : le royaume et sa reine. Les cris et les supplications de ma mère résonnent encore dans mon esprit. Une servante, guère plus âgée que moi, avait réussi à me faire quitter discrètement la pièce avant qu’il ne la viole devant ses hommes. Je n’ai pu voir que ses grands yeux bleus tournés vers moi, remplis de larmes.

Depuis ce jour, je n’avais jamais remis les pieds à Yellinton. On m’avait obligé à prendre la fuite. À me cacher durant toutes ces années. À la demande de mes parents d’après les dires. Mais à présent, je ne suis plus cet enfant frêle et apeuré. Je ne suis plus ce petit sans défense. Armé de la lame de mon père, je m’en vais reconquérir le trône. Je m’en vais sauver les miens. 

 

Texte de L. S. Martins (20 minutes chrono, sans relecture). 
D'après Image par Ivory MacIntyre de Pixabay : Épée Arme Guerrier - Photo gratuite sur Pixabay

 

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