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Suis-moi...
Publié le 11 avr. 2025
Mis à jour le 11 avr. 2025
Fantaisie
2 min
Fantaisie
Publié le 11 avr. 2025
Mis à jour le 11 avr. 2025
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Suis-moi...
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Encore et toujours ce même rêve. Une femme qui marche dans la brume. Qui est-elle ? Que me veut-elle ? Aucune idée. Il m'est impossible de voir son visage. Pourtant, elle me semble familière. Son parfum de jasmin qui flotte dans son sillage. Sa voix douce qui m'appelle. Les contours de son corps délicat... Un sentiment d'intimité me submerge chaque fois que je pense à elle.
— Suis-moi, murmure-t-elle sans jamais se retourner. Mateo, suis-moi...
Lorsque mon prénom roule sur sa langue, je me sens soudainement faible. C'est comme un gémissement. Un soupir de plaisir qui me réchauffe le bas des reins. L'entendre me supplier est un supplice, parce que je suis incapable de la suivre. Chaque nuit, depuis des semaines, je m'efforce de la rejoindre, mais mes jambes refusent de répondre. Je reste figé, la regardant s'éloigner. Je l'observe disparaitre dans la fraicheur de la brune, secouée par des sanglots silencieux.
Mais ce soir, tout est différent. Tout paraît réel. La brise glaciale et humide sur ma peau. Le bruissement de son voile à chacun de ses pas. La douceur de la végétation sauvage sous la pulpe calleuse de mes doigts. Tous mes muscles sont tendus et douloureux. Ma respiration est laborieuse, comme si j'avais couru à en perdre haleine. Mes oreilles bourdonnent et mon cœur tape fort dans ma poitrine. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive, mais j'ai la certitude que je dois la suivre. Je dois découvrir qui est cette mystérieuse femme.
Je me précipite à ses côtés et attrape sa main. Elle se retourne et trébuche, mais je ne la laisse pas tomber. Je la serre dans mes bras et m'enivre de son odeur. Elle susurre mon prénom comme une prière sans jamais lever les yeux vers moi. Elle tremble, mais est-ce de la peur ? De l'excitation ? De la colère ? Lorsque je tente de lui retirer le voile, elle m'en empêche et hurle. Un cri perçant, inhumain, qui me fait me tordre de douleur. Je m'effondre sur le sol boueux, luttant contre cette torture.
Elle se penche vers moi, me laissant apercevoir ses traits délicats. Ce sont ceux d'une femme qu'il me semble avoir aimée, mais dont les souvenirs m'échappent. Avant que je ne puisse lui demander qui elle est, je suis arraché à ce cauchemar. Je me réveille, comme chaque matin, dans des draps froissés et trempés de sueur. Sauf qu'aujourd'hui, mon sang vient colorer ma literie. Une étoile grenat orne ma poitrine.
Texte de L. S. Martins (15 minutes chrono, sans relecture).
Image par Aberrant Realities de Pixabay : Ai Généré Fantôme Gazon - Image gratuite sur Pixabay
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