Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
avatar
Pardonne-moi, mon amour

Pardonne-moi, mon amour

Publié le 16 mai 2025 Mis à jour le 16 mai 2025 Romance paranormale
time 5 min
0
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 8 lectures
0
réaction

Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Pardonne-moi, mon amour


Nous serons bientôt ensemble, mon amour. Rien ne pourra plus nous séparer...


Lilith dort paisiblement, la tête posée sur son bureau. La tisane l'a apaisée plus que je ne l'espérais, mais c'est pour son bien. L'état de notre Roi la ronge. L'éloignement forcé, également. On prétend qu'être séparé de son compagnon est une chose abominable à vivre. Que votre âme et votre cœur souffre de la distance et de l'absence de l'être aimé. Pourtant, elle ne laisse rien paraître. Signe que la Déesse a fait une erreur. Que Lilith n'a jamais été destiné à ce fou. Qu'elle m'a toujours appartenu. À moi seul.


Si seulement nous nous étions rencontrés avant. Avant qu'il ne la voie. Je n'aurais pas eu à trahir mon Roi, mon soi-disant ami. Depuis notre plus tendre enfance, il en a toujours été ainsi : il m'a toujours pris ce que j'avais de plus beau. Il ne pouvait s'en empêcher. Je ne suis même pas certain qu'il le fait exprès. C'est dans sa nature, je ne peux lui en vouloir. Sa force, son charisme et son magnétisme font de lui un homme redoutable et charmant. Aucune femme ne peut lui résister. Certaines en perdent même toute dignité.


J'étais toujours été le second. Son confident et son bras droit. C'est dans l'ordre des choses, je présume, mais je suis fatigué. Vivre dans son ombre ne m'a nullement dérangé jusqu'à ce qu'elle apparaisse, telle une déesse. Si belle. Si innocente. Notre première rencontre n'avait rien de magique pourtant, je chérirais ce souvenir pour l'éternité. Héritière de la couronne de Lucifia, elle accompagnait son père sur nos terres pour assister à une réunion diplomatique. Je la revois entrer dans la maison de la meute, les joues rougies par le froid, les cheveux ébouriffés par le vent. Elle était somptueuse, ses yeux ébahis par le luxe de notre demeure. Mon devoir était de les accueillir, elle et tous les autres invités, mais je restais figé là, le souffle coupé, à contempler sa beauté.


Si seulement je n'avais pas été si subjugué par sa vénusté, elle serait mienne. Ma Reine, mon amour, mon tout. Mais je l'ai laissé l'atteindre en premier. Dans un grondement qui fit trembler les pierres du château, il est apparu et s'est agenouillé devant elle. Je ne l'avais jamais vu aussi humble et si peu sûr de lui. Délicatement, il lui a pris la main et l'a embrassée du bout de ses lèvres. J'ignore ce qu'ils se sont dit. Mon sang battait fort à mes oreilles, dans un bourdonnement sourd et douloureux. Une haine effroyable s'est emparée de mon cœur lorsque je l'ai vu lui sourire. Elle était radieuse. Heureuse. Puis elle a levé les yeux vers moi et un courant électrique a traversé mon corps. Un véritable coup de foudre...


Nous serons bientôt ensemble, mon amour. Encore quelques jours avant qu'il ne sombre complètement...


Jamais je n'aurais songé à faire une telle chose. Je me suis toujours contenté des miettes qu'il laissait derrière lui. Cela me suffisait amplement, mais aujourd'hui, tout est différent. Je me suis efforcé de résister, de lutter contre cette attirance, cette attraction qu'il y a entre nous. Être à tes côtés est insuffisant. Je désire pouvoir te tenir dans mes bras, m'endormir près de toi chaque soir et me réveiller à tes côtés tous les matins. Je souhaite me promener main dans la main, danser avec toi au clair de lune et profiter de chaque instant en ta présence. Pas seulement en tant qu'ami. J'ai la certitude que tu m'aimes, mais pour une raison qui m'échappe, tu caches tes sentiments. Tu te mens à toi-même et tu restes avec lui. Peut-être par loyauté envers ton père et ton peuple. Par devoir. C'est pourquoi j'ai été contraint d'agir. Pour que tu n'aies pas à te sacrifier.


— Bonjour, mon Roi, je salue en entrant dans son bureau.


Je referme la porte derrière moi et me dirige vers le bar. Une vieille habitude. Avant chaque réunion, je nous sers toujours un verre de cognac, lui en tends un et viens m'asseoir sur le fauteuil face à lui. Il me fait un signe de tête en guise de remerciement et retourne à sa paperasse. Quelques minutes passent avant qu'il ne lève enfin les yeux vers moi. Il prend alors une gorgée de ce liquide ambré qu'il affectionne tant et fait une grimace.


— Tout va bien, mon Roi ? m'enquéré-je.


Il pose le verre, secoue la tête comme s'il était soudainement étourdi, avant de me répondre d'une voix rauque :


— Depuis quelque temps, je n'apprécie plus autant ce grand cru.


Il sourit faiblement et change de sujet. Nous avons des problèmes à nos frontières. Des rebelles qui testent nos forces. Nous passons l'heure à discuter, à programmer de nouvelles patrouilles et organiser des rencontres avec les meutes des alentours. Plusieurs fois au cours de la réunion, ses yeux passent d'un bleu profond au rouge, premiers signes de la folie. Je suis surpris qu'il puisse encore se maîtriser. D'autres auraient déjà sombrer. Peut-être qu'une dose de plus...


Je me lève et lui propose un autre verre, qu'il accepte sans même y penser. Il est bien trop préoccupé par la situation pour se méfier de moi. Pour même imaginer que son ami pourrait le trahir pour s'emparer de son trône. Pour libérer sa Reine. Lorsque je lui donne son cognac, il me remercie sans me regarder et s'enfonce dans son fauteuil. Mais avant qu'il ne porte l'alcool à ses lèvres, Lilith entre dans le bureau, telle une furie, et frappe sa main.


— Lilith, mon amour. Que se passe-t-il ?


Elle garde le silence, scrutant le Roi à la recherche de quelques symptômes avant qu'il ne perde connaissance. Lorsque enfin, elle pose les yeux sur moi, je sais qu'elle a compris. Qu'elle m'a démasqué. Ce moment était inévitable, j'espérais simplement avoir plus de temps.


— Du poison... Pourquoi Vivien ? Pourquoi faire une chose pareille ?


Dans sa voix, un mélange de colère et de tristesse. Une pointe de déception. Une larme perle sur sa joue et je résiste à mon envie de l'essuyer. Je ne supporte pas de la voir pleurer. Je voudrais lui répondre, lui assurer que j'ai fait tout ça pour elle, pour nous, mais aucun mot ne sort. J'ai la gorge serrée par l'émotion.


Des gardes, que je n'avais pas entendu arriver, m'attrapent par les bras et je suis tiré en arrière. On me conduit aux cachots sans même un procès. Sans même écouter ma version des faits. Je connais ma punition, les traîtres ne vivent pas très longtemps. Mon seul vœu est de pouvoir la revoir. De lui dire combien je l'aime. De la supplier de comprendre et de nous laisser une chance. Mais j'ai fait trop d'erreurs pour être pardonné. J'ai senti ce qu'elle avait perdu quand elle est entrée dans le bureau. Je n'avais pas prévu que cette tisane lui arrache son enfant. Je n'avais pas l'intention de lui faire du mal. Il était le sien et je l'aurais aimé comme le mien. Je l'aurai chéri comme je la chéris elle.


Je suis désolé, mon amour. On se reverra dans une prochaine vie et, cette fois, nous serons ensemble. Je t'en fais la promesse...



Texte de L. S. Martins (30 minutes chrono, sans relecture).

Image par Gabriela de Pixabay : Bouteille Collier La Sorcellerie - Photo gratuite sur Pixabay

lecture 8 lectures
thumb 0 commentaire
0
réaction

Commentaire (0)

Tu dois être connecté pour pouvoir commenter Se connecter

Tu peux soutenir les auteurs indépendants qui te tiennent à coeur en leur faisant un don

Prolonger le voyage dans l'univers Romance paranormale
The Captivating Kae
The Captivating Kae

Image generated in CanvaKaelen lightly touched Rowena's arm. "They're going to...

Arcadia Page
1 min
A Father's Promise
A Father's Promise

Image generated by CanvaMr. Aldemar Thornfield believed it was impossible to apologize enough.

Arcadia Page
1 min
Chapitre 16 - POV Lia
Chapitre 16 - POV Lia

J’avais cessé de compter les jours depuis que j’avais réussi à parler à Askaï....

L. S. Martins
5 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey