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Le dernier combat du survivant

Le dernier combat du survivant

Publié le 14 févr. 2022 Mis à jour le 14 févr. 2022 Culture
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Le dernier combat du survivant

Le froid glacial mord ma peau. Mon sang tâche la neige étincelante. Un sombre tableau… Je suis seul, entouré des miens… tous éteints. Emportés par la main d’un adversaire impitoyable.

Le combat a été rude. Tous ces corps inertes qui jonchent la colline. Quelle horreur… Notre ennemi a profité de la pénombre de l’aube pour attaquer. Profiter de cette météo hostile pour nous encercler. Dissimulé dans l’ombre de la forêt. Nous n’avions aucune échappatoire, sauf celle de prendre les armes. Les plus jeunes comme les plus âgés… Pour défendre notre terre. La terre de nos ancêtres…

La paix régnait depuis si longtemps ici, que nous avions oublié le goût infecte du sang. L’odeur abominable de la mort. L’horreur de la guerre… Pourtant, nous avons tenu bon. Nous avons affronté vaillamment l’ennemi et l’avons repoussé loin de notre si merveilleuse contrée. Mais à quel prix ? Notre terre, dévastée. Notre peuple, anéanti.

Adossé contre l’arbre des souhaits, le plus vieil arbre de la région, je regarde tomber ces flocons scintillants. Un spectacle bien étrange. Comme si les cieux souhaitaient purifier le champ de bataille. Apportant silence et calme. Paix et beauté. Et pourtant… je suis là, à bout de forces, dans ce silence assourdissant. Les cris d’agonie de mes amis résonnent dans ma tête. Le bruit des lames écorchant leur chair fragile. Les hurlements des autres combattants… rien ne pourra jamais les effacer de ma mémoire.

Le froid glacial mord ma peau. Mon sang tâche la neige étincelante. Un sombre tableau… Je suis seul, entouré des miens… Une plaie béante dans l’abdomen. Cadeau du chef de ces meurtriers avant que je ne lui porte le coup fatal.

Mon heure est venue. Je le sens. Je ferme les yeux. Prononce une dernière prière. Pour ma bien-aimée. Pour mes enfants. Qui je l’espère sont à l’abri, cachés dans les bois.

Un bruit de pas me fait soudain sursauter. C’est un loup. Un superbe loup au regard bleu acier. Solitaire. Serein. Comme inoffensif.

Alors qu’il s’approche doucement de moi, je ne fais pas le moindre mouvement. Je n'éprouve aucune peur. Mais je suis bien déterminé à ne pas mourir ici. Pas maintenant. J’attends patiemment qu’il attaque. La main sur mon épée, je suis prêt. Et il le sent. Il le sait. Dans un grognement sauvage, il me tourne le dos et part en direction de la plaine.

De toute évidence, les dieux ne veulent pas de moi. Ils ont d’autres projets pour moi. Comme celui de reconstruire notre village. Celui de conter notre histoire à nos enfants pour que jamais ils n’oublient le goût du sang…

 

Texte de L.S.Martins (30 minutes chrono). 
Image par Comfreak de Pixabay : Loup Prédateur Animal - Image gratuite sur Pixabay

D'après le texte de L.S.Martins du 25 septembre 2020 (20 minutes chrono, sans relecture).

Le combat avait été rude. Des milliers de corps inertes jonchaient la colline. L’ennemi nous avait attaqués à l’aube. Dissimulé dans la forêt maudite, il nous encerclait. Aucune échappatoire. Alors nous avions tous pris les armes, les plus jeunes comme les plus âgés, pour défendre notre terre. Nous vivions en paix depuis si longtemps que nous avions oublié le goût infecte du sang… L’odeur abominable de la mort… L’horreur de la guerre.

Nous avons combattu vaillamment et repoussé l’ennemi. Mais à quel prix ? Notre terre était dévastée. Notre peuple, anéanti. Assis contre le vieil arbre centenaire, l’arbre des souhaits, je regardais tomber la neige. Les cieux semblaient vouloir purifier ce sombre champ de bataille. J’étais seul, à bout de force, dans ce silence assourdissant. Une plaie béante dans l’abdomen, infligée par le chef de ces meurtriers. Mon heure était venue. Je le sentais.

C’est alors que je l’aperçus. Un loup majestueux au regard bleu acier. Solitaire. Sans aucune agressivité, il s’approcha de moi.

Étrangement, je ne ressentais aucune peur. J’étais déterminé à ne pas mourir ici. J’attendais patiemment qu’il attaque le premier, j’étais prêt. Il dut le sentir. Il me grogna sauvagement, hurla à la mort et partit.

Les Dieux ne voulaient pas de moi… Ils avaient d’autres projets.

 

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