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Réalité brutale
Publié le 31 mars 2025
Mis à jour le 31 mars 2025
Aventure
2 min
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Publié le 31 mars 2025
Mis à jour le 31 mars 2025
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Réalité brutale
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Un refuge. Voilà tout ce dont j'avais besoin pour fuir cette réalité brutale. Après des heures à courir, pourchassée pour avoir osé espérer, je peux enfin respirer. J'ai parfaitement conscience que le temps m'est compté. Que je ne pourrais pas rester cachée ici indéfiniment. Ils rôdent dehors, je peux les entendre. Ils ne me laisseront pas disparaître. Ils ne me laisseront jamais partir. Mon affront est bien trop grand. Ma faute impardonnable pour ces abrutis sans cervelle.
Je ferme les yeux quelques instants pour savourer ma solitude. J'ai toujours apprécié le doux chant de la pluie. Le clapotis de l'eau sur la pierre. Bruyant, fort et régulier. Une mélodie qui me rappelle la maison. Ce foyer si précieux qui m'a été arraché si violemment. Je n'ignorais pas que la guerre était à notre porte. Père me l'avait expliqué, il y a bien longtemps, mais ce n'était qu'une certitude lointaine. Un cauchemar irréel... Jusqu'à hier.
Lorsque j'ai vu mon frère, Marco, s'effondrer alors qu'il s'efforçait de nous protéger, mes sœurs et moi, mon cœur s'est brisé. Son dernier regard a été pour moi. Plein de regret, de douleur et d'inquiétude. Son échec pesant lourd sur son âme mourante. Mais je ne pouvais laisser son sacrifice vain. J'ai attrapé mes petites sœurs et fui notre demeure. Nous nous sommes enfoncés dans les profondeurs des tunnels menant à une ville voisine. Des renforts nous y attendaient. Des vivres, des vêtements, des papiers et des hommes de l'armée de mon père. Fuir, changer d'identité et mettre ma fraternité à l'abri. M'entraîner, me renforcer avant de revenir réclamer mon trône. C'était le plan. Mais nous avons été trahis.
Aujourd'hui, ils attendent de moi que je me soumette. Que je devienne une épouse docile pour un chef de guerre barbare et immonde. Mais ils rêvent s'ils s'imaginent que je céderais. Pas après ce qu'ils ont fait. Ma vie n'a pas d'importance. Pas sans ma famille. Pas depuis que j'ai tenu leurs corps sans vie dans mes bras. Je ai la certitude que Père est mort, lui aussi. Je l'ai compris dès que Marco est apparu, les mains rouge carmin, sur le seuil de ma chambre. Ses yeux hagards, ses vêtements débraillés et ses cheveux ébouriffés. Je suis restée forte pour eux, pour les sauver tous. Et j'ai échoué. Lamentablement.
Une lumière vive éclaire la grotte et un frisson d'effroi secoue mon corps gelé. Ils sont proches. Le bruit de leur vaisseau résonne autour de moi, le vrombissement se répercutant contre les parois humides autour de moi. Ils seront bientôt ici. Détruisant mon refuge. Foulant le sol trempé, dissipant l'odeur réconfortante de la pierre mouillée, saturant l'air de leurs phéromones de monstres, écœurants et suffocants.
Recroquevillée dans la pénombre, je réfléchis. Je cherche une issue à cette situation cauchemardesque. Je n'ai pas le droit d'abandonner. J'ai encore un peuple à protéger. Je ne peux laisser ces sauvages anéantir les efforts de mon père. Je suis la dernière héritière légitime du royaume de Thyréos. Une guerrière puissante et grande stratège formée par le meilleur. La seule à pouvoir tous les sauver.
Texte de L. S. Martins (15 minutes chrono, sans relecture).
Image par TyliJura de Pixabay : Ai Généré La Grotte Souterrain - Image gratuite sur Pixabay
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