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Brazil (1985) Terry Gilliam

Brazil (1985) Terry Gilliam

Published Feb 26, 2022 Updated Feb 26, 2022 Culture
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Brazil (1985) Terry Gilliam

 L’imagination au pouvoir

Est-il utile de le rappeler, Terry Gilliam a débuté sa carrière cinématographique avec les Monthy Python. Voilà qui pose un personnage : humour décalé, inventivité permanente, anti-révérence adéquate… autant d’ingrédients qu’il va réutiliser en tant que réalisateur. Puis vinrent Jabberwocky et Time Bandits, hors d’œuvre de choix pour entamer le plat principal qui vient en 1985, à savoir Brazil. Une œuvre incandescente qui mélange les univers de Franz Kafka et de George Orwell dans un style affirmé, à la fois complètement déjanté et totalement maîtrisé. On peut trouver une des de ce projet, en regardant Le sens de la vie, et plus précisément son prologue. Il s'agit d'un court métrage d'une quinzaine de minutes, réalisé par Gilliam, qui met en scène une satire de la bureaucratie britannique.

Dans une ville futuriste, un fonctionnaire maladroit commet, à cause d'une mouche qui se coince dans un appareil télégraphique, une faute fatale qui envoie Monsieur Buttle en prison à la place de Monsieur Tuttle. Erreur qu’est chargé de réparer Sam Lowry, fonctionnaire doué mais totalement dépourvu d’ambition, qui souvent dans ses nuits, est habillé en chevalier et sauve une demoiselle en péril. Il se rend chez l'épouse de Buttle, et rencontre sa voisine, Jill, qui n’est autre que la fille dont il rêve nuit après nuit. Celle-ci avait tenté de prêter secours à Madame Buttle, mais avait fait chou blanc à cause de complications liées à la bureaucratie. Elle se retrouve de se fait accusée dans cette enquête qui prend de plus en plus d'ampleur. Sam, de son côté, reçoit, suite à une panne de climatisation, l'aide du fameux Tuttle, qui a eu maille à partir avec les services centraux.

Le synopsis de Brazil fourmille tellement d’idées toutes plus intéressantes les unes que les autres qu’il est difficilement résumable. Les innovations de Terry Gilliam ne s’arrêtent d’ailleurs pas à un scénario aux petits oignons mais transpirent pratiquement à chaque plan : ici une pépite de mise en scène, là des effets spéciaux plus vrais que nature… tout ça en n’étant jamais tape-à-l’œil ni aucunement foutraque. Voilà encore un des charmes du film de Gilliam : le spectateur est baladé tout naturellement entre onirisme et monde ultra réaliste. On croise ainsi dans son film un homme volant et une femme obnubilée par la chirurgie esthétique, des grands monolithes et un univers où la robotique est omniprésente et où la milice n'hésite pas à interrompre deux amants dans leur lit.

Aussi peut-on voir dans Brazil un chevalier délivrant une princesse en cage mais aussi une administration tentaculaire croulant sous le poids de la paperasse. Des antagonismes en perspective pour mettre en valeur la force du propos de Terry Gilliam : soyez réalistes, demandez l’impossible. Et surtout, rêvez. Car que serait Sam, très justement interprété par Jonathan Price, s’il  n’avait ses rêves pour s’évader de son triste quotidien ? On n'a aucun mal à reconnaître dans les sources d'inspiration du réalisateur à la fois Franz Kafka et Miguel de Cervantes, George Orwell et La Vie secrète de Walter Mitty. Toutes ces références, auxquelles on peut ajouter, pour l'aspect formaliste du long-métrage, les incontournables Fritz Lang et Alfred Hitchcock, n'écrasent en aucun cas l'œuvre de Gilliam, qui impose sa patte unique et baroque.

Sur le fond, c’est l’anti-conformisme que défend Terry Gilliam quand il réalise Brazil : tous les personnages positifs du film, du plombier non licencié (irrésistible Robert de Niro) à la citoyenne révoltée, sont mis en parallèle avec les tenants de l’establishment, que ce soient la mère tyrannique (Katherine Helmond, qui à la même époque débute l'aventure Madame est servie, qui la fera connaître du grand public, se montre ici étonnante et impressionnante), ou l’employé zélé mais inefficace (Michael Palin, le collègue de Gilliam dans les Monthy Python, est une fois de plus excellent). Brazil s’avère donc être un film intemporel et inclassable, qui, sous ses abords futuristes, analyse de façon caustique et brillante la société actuelle et qui célèbre la liberté, l'anticonformisme, l’imaginaire et l’amour.

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