Sherlock Holmes (2009) Guy Ritchie
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Sherlock Holmes (2009) Guy Ritchie
Rafraichissante mise à jour d’un pilier de la littérature anglaise
Le défi était de taille : en mettant en chantier Sherlock Holmes, c‘est un mythe de la littérature anglo-saxonne qui était ébranlé. Les romans de Sir Arthur Conan Doyle ont fait l’objet de moult adaptations cinématographiques, dont la plus connue et la plus reconnue est sans doute celle qu’en fit Billy Wilder en 1970. La vie privée de Sherlock Holmes était plus une variation sur les œuvres du célèbre détective habitant Baker Street que l’adaptation stricto sensu d’une de celles-ci. C’est également ce qu’a tenté Guy Ritchie avec cette version diablement moderne, et qui peut déconcerter tant elle dépoussière la légende. Mais peut-être est-il plus fidèle à l’œuvre originale qu’on ne peut le supposer.
C‘est dans une cave londonienne que Sherlock Holmes et son fidèle ami le docteur Watson s‘apprêtent à démasquer un dangereux psychopathe. Lord Blackwood est à deux doigts de sacrifier une autre victime, après avoir déjà tué cinq vierges innocentes. Avec talent, beaucoup d’astuce et un savoir-faire inégalé dans l’art du combat, les deux compères réussissent à appréhender le criminel avant qu’il ne commette son forfait. C’est là qu’arrive la police de Scotland Yard, toujours en retard bien évidemment. Durant les quelques semaines qui suivent, Sherlock Holmes se morfond dans sa maison pendant que John Watson prépare ses affaires : il va bientôt vivre avec sa fiancé, et quitter le domicile du détective.
On est souvent surpris devant Sherlock Holmes, pour peu qu’on ait gardé le souvenir d’intrigues plan-plan, gouvernées par l’esprit de déduction plus que par les faits d’arme. Ici les batailles font rage, avec grand renfort de ralentis spectaculaires (qui deviennent vite lassant) et d’effets spéciaux numériques assez bien réalisés bien que parfois déroutants. Le rythme ne faiblit pas et l’intrigue mystique est savamment orchestrée. Cependant, notre fameux détective garde son sens de la déduction et parvient à résoudre les mystères avec son esprit.
Le personnage en lui-même n’est d’ailleurs finalement pas si éloigné de l’original créé par Conan Doyle : celui-ci était un adepte de la boxe, accro à diverses drogues et le sous-texte homosexuel était déjà présent, pour qui voulait lire entre les lignes. Finalement ce Sherlock Holmes nouvelle génération est assez bien ficelé. On est certes décontenancé par le fait de vouloir en faire une sorte de super héros mais le résultat final n’est pas si choquant que ça. Robert Downey Junior s’en tire assez bien et réussit à apporter une touche de glamour bienvenue.
La présence de Jude Law au casting n’y est d’ailleurs pas étrangère, et son charme anglo-saxon donne du piment au personnage de Watson. L’apport du numérique est parfois encombrant mais occasionne quelques belles prises de vue dans un Londres imaginaire plus que réaliste. Le principal défaut qu’on peut trouver à Sherlock Holmes est la mise en scène de Guy Ritchie, beaucoup trop nerveuse et clinquante. Mais cela n’entrave pas trop le plaisir du spectateur qui profite d’un divertissement de qualité.
Chantal Perrin Verdier 3 years ago
Je trouve d'habitude vivifiant de dépoussiérer certains classiques mais cette nouvelle version ne m'a pas fait oublier le Sherlock dégingandé affublé du Watson rondouillard ; j'ai tenté d'entrer dans l'univers de Ritchie - sans succès - mais peut-être est-ce dû à la mise en scène que vous qualifiez à raison de "nerveuse et clinquante " adjectifs applicables au montage et au rythme du film.
Jean-Philippe Rathle 3 years ago
Je suis d'accord avec vous sur la forme, qui laisse grandement à désirer. Par contre j'ai eu l'impression que Guy Ritchie (dont je suis loin d'apprécier la filmographie) était dans le fond assez fidèle à l'esprit. Après, ça n'est certes pas un film excellent.