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Coup de tête (1978) Jean-Jacques Annaud

Coup de tête (1978) Jean-Jacques Annaud

Published Sep 19, 2022 Updated Sep 19, 2022 Culture
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Coup de tête (1978) Jean-Jacques Annaud

La face cachée du ballon rond

Les films qui parlent de football ne sont pas légion au cinéma. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles Coup de tête a eu et a encore beaucoup de succès. Sans compter l’essentiel, à savoir que c’est un film de bonne facture et divertissant. Pour son deuxième film, Jean-Jacques Annaud s’offre les services du talentueux Francis Veber pour les dialogues ainsi que d’une équipe solide technique comprenant notamment Claude Agostini comme chef opérateur et Pierre Bachelet pour la musique. Le film campe le personnage de François Perrin, qu’on a vu apparaître sous les traits de Pierre Richard, notamment dans la saga du Grand blond. Son comparse François Pignon est aussi employé par Veber dans plusieurs de ses comédies, et désigne un personnage un peu niais mais gentil, empêtré malgré lui dans une intrigue qui le dépasse.

Le début

Un ouvrier habitant à Trincamp, François Perrin, est réserviste dans l'équipe municipale de football. Au cours d’une séance d’entraînement, il tacle un des joueurs clés, Berthier, lui valant une exclusion sommaire. Son employeur, Sivardière, qui est aussi le patron du club, profite de l’occasion pour l’écarter de l'usine où il travaille. Par la suite, Berhier continue de le provoquer, y compris dans un bar qu’ils fréquentent, et c’est une fois de plus Perrin qui se voit accusé à tort. Ayant décidé de déménager dans un autre coin, il est accusé d’une tentative de viol dont le même Berthier est coupable, mais pour laquelle deux complices de Sivardière élaborent de faux témoignages. Emprisonné, il se voit bien vite libéré provisoirement, afin d’assister l’équipe de football, dont une bonne partie des joueurs a été victime d’un accident d’autocar.

Analyse

On se rend compte assez rapidement que Coup de tête n’est pas qu’une histoire de football. C’est surtout le portrait d’un anti-héros, superbement incarné par un Patrick Dewaere prodigieux, qui va tenter de prendre sa revanche sur près de trente années de galères et d’humiliations quotidiennes. Le film est résolument centré sur ce fameux François Perrin, pour lequel le spectateur éprouve immédiatement de l’empathie. Malgré son caractère tempétueux, sa part de bonté est tellement évidente qu’elle ne peut que nous convaincre. Pourtant la notoriété du film, qui persiste au cours du temps, est sans doute également dû au fait qu’il parle de football. Et pas n’importe quel type, puisque le long-métrage de Jean-Jacques Annaud s’inscrit dans une époque. Celle des années 1970, où de nombreux clubs locaux tenaient leur légitimité du soutien opéré par quelques barons de la région.

On parle ainsi des valeurs sportives, bien sûr, mais aussi il faut bien convenir que ce n’est pas bien joli, les dessous du sport, en l’occurrence pratiquement amateur, qui nous sont révélés dans Coup de tête. Il faut dire que quand l’équipe locale de football est dirigée par le patron de l’usine, il ne fait pas bon se rebeller si on veut garder ses fonctions. Et entre corruption et faux témoignages, les notables s’en donnent à cœur joie pour profiter à fond du système en toute impunité. Voilà en quoi le film est réussi : il parle vrai. Et Jean-Jacques Annaud tape un bon coup dans la fourmilière dans de nombreuses scènes, n’hésitant pas à égratigner cette petite bourgeoisie de province comme Claude Chabrol pouvait le faire, d’une bien différente manière. Car ici, la comédie est le principal argument d’un film, qui a pour but principal de divertir, de façon quelque peu grinçante.

Ainsi, pas complaisant pour un sou ni facilement démagogue, Coup de tête raconte l’histoire d’un loser qui a du panache. Le casting du film mérite d’être salué, tant on retrouve des figures typiques de l’époque, dans des personnages qui leur conviennent parfaitement. Les seconds rôles comme Michel Aumont, sociétaire de la Comédie française que l’on a pu voir régulièrement dans les comédies de Francis Veber, et Jean Bouise, un habitué du Théâtre national populaire, qui recevra un César du meilleur second rôle pour sa performance, sont diablement bien campés. N’oublions pas Bernard-Pierre Donnadieu et Catherine Samie, Gérard Hernandez et Michel Fortin. C’est toute une époque qui défile, tandis que l’humour est au rendez-vous avec des répliques qui font mouche. On a envie de dire que c’est une belle victoire collective, en somme.

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