Police (1985) Maurice Pialat
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Police (1985) Maurice Pialat
Le flic est un homme comme les autres
Ce qui rend le cinéma de Maurice Pialat si attachant c’est son caractère absolu. Quand il raconte les tribulations d’un enfant de la D.D.A.S.S. (L’enfance nue) ou une chronique de l’adolescence ordinaire (À nos amours), son but est d’atteindre à la vérité, sans artifice aucun. Même dans un film de genre comme Police on sent la volonté de décrire des situations brutes, d’une manière quasiment naturaliste.
La seule concession qu’il fera dans Police, qui s’avèrera payante puisque c’est un de ses plus gros succès, c’est un casting réunissant quelques unes des plus grandes têtes d’affiches du moment, Gérard Depardieu et Sophie Marceau en tête. Le scénario classique nous montre Mangin, un policier solitaire et un peu bourru qui enquête sur un trafic de drogue. Ce qui l’amène à rencontrer Noria, la copine du caïd, une fille un peu paumée qui s’enferre dans ses mensonges. Une drôle de relation va naître entre ces deux là.
La première partie de Police est très bien amenée. À coup d’interrogatoires musclés et des petites humiliations quotidiennes, on suit la vie du commissariat de quartier dans lequel travaille Mangin. C’est efficace et sans parti-pris aucun, on sent que Xavier Beauvois s’en est sans doute inspiré vingt ans plus tard pour son très juste Petit Lieutenant. La seconde partie est par contre un brin moins réussie. Maurice Pialat s’empêtre dans une histoire d’amour où on ne le sent pas à l’aise et qui plombe un peu le récit.
Pourtant la description du cadre général de l’intrigue est assez bien foutue : entre un avocat véreux et pas très efficace (Richard Anconina un poil en deçà des autres acteurs) et la connivence insidieuse qui s’établit entre les différents acteurs du drame qui se joue, Police met le doigt judicieusement sur un appareil d’état parfois vérolé. Seulement quelques longueurs grèvent le film qui, malgré une interprétation solide de Gérard Depardieu mais aussi d’une Sophie Marceau enfin débarrassée de son côté maniéré, laisse finalement un goût d’inachevé, comme si Maurice Pialat, à force de vouloir romancer son propos, n’arrivait pas à aller au bout de son discours.