Le clou du spectacle !
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Le clou du spectacle !
- Et le clou du spectacle : les ours polaires !
La température chuta aussitôt que le rideau s’ouvrit sur une magnifique scène enneigée. L’air frais vint me caresser le visage, un véritable délice. Les autres spectateurs se blottir dans leur fauteuil à la recherche d’un peu de chaleur, en râlant qu’ils n’avaient pas payé pour être frigorifiés. Mais pas moi. Moi, j’aimais cette brise chargée d’humidité qui jouait dans mes cheveux mal noués.
La forêt au loin était teintée de violet et de mauve. Elle se mit soudain à frissonner et quatre magnifiques oiseaux blancs en sortir en volant. L’eau de la rivière était gelée et devait sa surprenante couleur orangée au coucher de soleil. Enfin, juste devant nous, la neige était maculée, comme si elle venait tout juste de tomber. Le paysage était si paisible, si différent de ce que nous étions habitués à voir.
- Ils sont où les ours ? demanda une petite fille dans l’assemblée.
- C’est de l’arnaque. Ils ont disparu depuis longtemps… cria une jeune femme en réponse à la petite impatiente.
Alors que la salle commençait à s’animer, un cri puissant retentit. Un mâle s’était approché de la foule bruyante. Il était splendide. Son pelage était aussi parfait que le tapis enneigé. Il était aussi beau que dans les livres photo de ma mère. J’étais sous le charme.
La voix off poursuivit alors ses explications :
- Disparu en 2035, nous avons réussi à recréer son espèce à l’aide de matériel génétique trouvé dans ce que nos ancêtres appelaient zoo. L’ours blanc était l’un des plus grands carnivores terrestres, d’une hauteur de 1 à 1,5 m au garrot. Une créature splendide, n’est-ce pas ? Admirer sa puissance, son élégance… Que direz-vous d’aller dans la savane pour découvrir les lions ? Je parie qu’un peu d’air chaud vous ferez à tous le plus grand bien.
Le décor changea à nouveau. L’air froid se réchauffa et se chargea d’une odeur de paille et de soleil. La transition était brutale. J’aurais tant voulu rester plus longuement à observer ce paysage d’hiver… profiter de son calme. Mais le spectacle devait continuer. J’étais venue pour ça, après tout. Pour découvrir ce qui avait disparu depuis si longtemps.
Lorsque les lumières se rallumèrent et le rideau se referma, je revins à notre dure réalité. Notre effroyable réalité. Alors que mes voisins se précipitaient dehors, ravis de leur brève excursion dans le passé, je m’enfonçais dans mon fauteuil espérant pouvoir profiter encore quelques secondes de la magie des lieux. Je n’avais pas vraiment hâte de sortir pour retrouver la vue de béton et d’acier. Pour retrouver l’air brûlant chargé de poussière. Une poussière étouffante, suffocante. Dehors, il ne restait plus rien de cette végétation luxuriante, rien de cette incroyable faune. Quelques coins de paradis subsistaient, çà et là, mais tout y était artificiel, comme ici. Tout avait été créé en laboratoire à partir d’échantillons de l’autre monde. Celui de l’autre côté du mur. Celui ravagé par l’homme. Par sa cupidité et sa stupidité.
Texte de L. S. Martins (30 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par gene1970 de Pixabay : Ours Polaire Hiver Neige - Photo gratuite sur Pixabay
Cédric Gérard 2 years ago
J'adore ta façon de décrire l'image puis de nous amener dans un futur qui devient malheureusement de plus en plus probable
Prince Of Panodyssey Alias Alexandre Leforestier 2 years ago
Avec plaisir ! ;-)
Prince Of Panodyssey Alias Alexandre Leforestier 2 years ago
L’image de couverture n’a pas chargé je crois
L. S. Martins 2 years ago
Effectivement, merci.