Retour en enfer...
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Retour en enfer...
Suite de l'histoire du 8 février : https://panodyssey.com/fr/article/culture/nouvelle-affaire-pour-moridan-et-leila-daf974u8vrqu
Nouvelle photo. Nouvelle promesse de mort. La troisième ce mois-ci. Et toujours aucun indice. Depuis quelques jours, mon bureau a pris des allures de guide touristique !
Putain, mais c’est quoi le problème de ce taré ? Il ne peut pas faire comme les autres psychopathes et déposer ses victimes dans des lieux exposés ? Non. Lui, il faut qu’il joue à cache-cache avec nous. Avec moi.
Dix photos. Dix morts. Dix semaines. Aucun corps. Aucun indice. Aucun lieu des crimes. Pour nos supérieurs, aucune affaire… Juste un timbré qui s’amusait avec nous. Qui s’ennuyait. Mais, au fond de moi, je savais que c’était autre chose. Un mauvais pressentiment qui me rongeait les tripes. Qui me torturait l’esprit.
J’avais besoin de changer d’air. De faire autre chose. Mais quoi ? Léila s’était encore barrée. Pour aller où ? Aucune idée. Comme d’hab ! Je ne pouvais pas lui faire confiance. Alors réclamer son aide… Et de toute façon, elle refuserait. Les ordres étaient clairs. Pas de corps. Pas d’affaire.
Je me repenchai sur tous ces messages funestes. J’examinai avec attention cette nouvelle carte postale qui m’avait été personnellement adressée. Un ciel étoilé. Un escalier élimé par le temps. Des arbres gigantesques. Et cette note. « Je suis certain que cette fois-ci vous allez trouver. Cherchez dans vos souvenirs d’enfant et vous découvrirez le tombeau de cette charmante dépouille. »
Mes souvenirs d’enfant ? Que voulait-il dire ? Que je connaissais cet endroit ? Non, c’était impossible.
– Encore perché, le bleu ? Me dis pas que tu bosses sur cette histoire ?
– OK. J’te le dis pas.
Léila me frappa violemment derrière la tête. Putain ! Mais c’était quoi son problème ? Elle n’avait pas besoin de moi. Elle était partie sans moi ce matin. Le blindé et ma coéquipière disparus à mon arrivée !
– Une nouvelle carte ?
Elle m’arracha la photo des mains et l’observa attentivement.
– Ca m’dit quelque chose ! Mais ca va pas te plaire, le bleu !
– Quoi ? C’est quoi ?
– Bah... d’après mes souvenirs, il s’agit d’un tableau chez tes chers parents. Je l’ai vu dans leur salon.
– Non. C’est pas possible. Pas l’genre de mes parents…
– Tu me traites de menteuse, le bleu ?
– Non. J’dis juste que ta mémoire te joue p’t-être des tours…
Deuxième claque derrière la tête.
– Tu oublies à qui tu as affaire ?
Je me contentais de serrer les dents et de fermer ma gueule. Inutile de répondre. Cela lui ferait beaucoup trop plaisir.
– Putain, Moridan. Concentre-toi. Ce taré le dit lui-même. Fouille dans tes putains de souvenirs d’enfance !
Elle avait raison. Le premier indice en dix semaines et j’étais passé à côté. Pourquoi je ne me souvenais pas de ce tableau ? Je fermai les yeux, tentant de remonter le passé. De revenir à ces années sombres…
– Tu dors ?
Troisième claque. Mon oreille droite sifflait. Elle commençait sérieusement à me gonfler.
– Mais c’est quoi ton problème avec moi ? Tu m’fais chier Léila ! Tu n’veux pas retourner dehors avec tes deux monstres ? Et me foutre la paix !
– Ah ! Tu as décidé de la jouer solo ? C’est ça ? Tu tiendrais pas une heure sans moi pour protéger ton cul.
– Vraiment ? Il me semble pourtant que c’est plutôt mon job de te sauver le cul ces derniers temps ! Tu as oublié le globe qui menaçait de te réduire en cendres, le molosse qui a voulu t’arracher une jambe et ce zombie qui rêvait de te bouffer le cerveau ?
– J’avais pas besoin de toi, le bleu. Je me débrouillai très bien avant qu’tu débarques.
– Mais bien sûr ! Si ca peut t’rassurer… Je te laisse le penser, fillette !
Je lui adressai mon plus beau sourire. Un sourire moqueur et arrogant. Celui qui m’avait valu bien des baffes lorsque je n’avais que dix ans.
– Vas t’faire voir, Moridan !
Elle sortit du bureau en me faisant un magnifique doigt d’honneur. Elle laissa la porte grande ouverte derrière elle. Je la regardais disparaître. Enfin seul. Je pouvais enfin réfléchir… Un tableau… Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ? Mais de quel artiste ? Et combien d’œuvres restait-il encore ? Et qui les détient ?
– Bon tu bouges ton cul, le bleu ! L’hélico va pas t’attendre toute la journée. Direction le paradis !
Super… Retour en enfer !
30 minutes chrono, sans relecture.
Texte de L.S.Martins
Image par DarkmoonArt_de de Pixabay :Arbres Ciel Étoilé Rock - Photo gratuite sur Pixabay