Notre avenir...
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Notre avenir...
Mon réveil, ce matin, a un goût étrange. Où suis-je exactement ? Aucune idée. Je ne reconnais pas le paysage devant moi, le spectacle qui se joue juste en bas. Je n’ai jamais observé ce ciel bleu cobalt parsemé d’étoiles dans lequel flotte cet astre inattendu, ni même cette architecture moderne et atypique.
Je cherche des yeux mes repères, un point qui saurait me rassurer, en vain. Rien de ce que je vois ne me semble normal. Tout n’est que science-fiction : les immeubles dont les sommets touchent les nuages ; les globes qui planent au-dessus de la ville, délivrant de l’énergie comme les cieux font tomber la foudre ; les traînées lumineuses qui embrasent les rues ; et cette pyramide, au loin, gigantesque, imposante, autour de laquelle tournent des orbes.
Je reste immobile durant des heures devant ma fenêtre. J’imagine le monde en dessous. Un monde peuplé de technologie en tout genre. Un monde peut être meilleur que celui que j’ai connu. Un monde dans lequel les injustices n’existent plus, où les hommes sont tous heureux et réellement égaux. Fini les inégalités, l’accès à la santé et au savoir identique pour tous. Si nous sommes capables de tels prodiges alors pourquoi serions-nous incapables de vivre en harmonie ?
Mais sous la brume, se cachent bien des horreurs. L’Homme a été domestiqué par plus intelligent que lui. Il a été asservi par une espèce venue d’ailleurs. Une espèce qui se mourrait sur sa planète - par manque de ressources ou par stupidité, je l’ignore. Les souvenirs me reviennent peu à peu… Je ne suis qu’un cobaye de plus. Un sujet d’expérience dans sa cage. J’ai vu sur le monde, mais je n’ai plus le droit d’en faire partie. Je suis devenu un simple spectateur de cette vie de soumission. Voilà pourquoi mon esprit malade préfère oublier : pour me protéger de cette vérité intolérable.
Une alarme résonne. Tout mon corps se contracte, par réflexe, par instinct de survie. Il voudrait se sauver avant que toute cette comédie ne recommence. Mais il est trop tard. La porte, derrière moi, s’ouvre et laisse apparaître une créature abominable. Un monstre qu’il m’est impossible de regarder. Pas sans souffrir. Il s’approche de moi. Il me hurle dessus dans une langue que je ne comprends pas. Son odeur me brûle les poumons. Je me recroqueville sur moi-même, les larmes aux yeux, les mâchoires serrées. Je ne veux pas y retourner… et il l’a bien compris. Dans un bruit qui me fit frissonner, il m’attrapa par le collier métallique accroché autour de mon cou et me tira hors de ma cellule. Mon cerveau se déconnecte instantanément pour rester devant cette vue saisissante. Pour ne pas savoir ce qu’il va encore me faire subir.
Texte de L. S. Martins (20 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par gene1970 de Pixabay : Planètes Lune Espace - Photo gratuite sur Pixabay