Si ce n'était pas la réalité...
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Si ce n'était pas la réalité...
- Dis, maman. Qu’est-ce qu’il se passe après ?
- Tu sais très bien ce qu’il se passe après, mon chéri. Nous savons tous ce qu’il nous attend si jamais nous nous faisons aspirer…
- Oui…, mais si c’était une histoire, pas la réalité… comment ça pourrait se terminer ?
- Je ne sais pas. Comment voudrais-tu que ça se termine ?
Le jeune garçon observe longuement ce cliché étrange. L’un des rares réalisés par les soldats depuis leurs avions. Au début de l’invasion. Quand nous avions encore espoir de remporter cette guerre épouvantable. Quand nous pensions pouvoir repousser l’envahisseur et reprendre le contrôle de nos misérables vies. C’était il y a près de dix ans, déjà.
L’enfant a grandi dans cette réalité. Il ne connaît rien d’autre. Alors, il vit à travers les souvenirs de ses parents. À travers les histoires de pirates et de fées que sa mère lui conte chaque soir. Et pour une fois, lui aussi à envie de se laisser rêver. D’imaginer une autre vérité, loin de toutes ces horreurs et atrocités. Car il sait parfaitement ce qui arrive à ceux qui se font aspirer vers le ciel. Comme son oncle et son grand frère…
Une larme coule sur sa joue. Un sanglot reste coincé dans sa gorge. Il aimerait tant qu’il en soit autrement. Que ce rayon de lumière ne soit pas synonyme de torture et de mort.
- Je pense que je voudrais tous ceux qui se font aspirer se retrouvent dans un grand parc avec plein de plantes et d’animaux, comme ceux dans tes histoires. Tous les enfants pourraient les caresser et jouer avec. Moi, j’aimerais bien faire un câlin à un chat tout noir. Les adultes, eux bin…, ils pourraient s’asseoir pour boire un verre, comme tu dis souvent, et souffler un peu. Et quand on en a marre, on redescend. Heureux et gentils…
La mère regarde son fils en souriant. Un sourire empli d’amour et de chagrin. Le chagrin de ne pouvoir lui offrir ce qu’il demande. Cela fait dix ans qu’ils vivent sous terre. Dix ans qu’ils n’ont pas vus les rayons du soleil. La planète n’est plus que cendres et désolation. Il ne reste rien de ce qu’elle a connu jadis. Seulement des ruines, noircies par les flammes, et des êtres immondes et cruels. Autrefois humains. À présent monstres.
Texte de L.S. Martins (20 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par Willgard Krause de Pixabay : Fantaisie Vaisseau Spatial La - Photo gratuite sur Pixabay
Jean-Jacques Hubinois 2 years ago
C'est beau...mais triste! Et notre monde n'est plus guère prometteur de lendemains qui chantent. J'aimerais pourtant qu'il en soit autrement et que l'on raconte parfois la beauté ou les belles choses que l'on y voit encore. Mais jusqu'à quand?