Congratulations! Your support has been successfully sent to the author
La déesse de la lune

La déesse de la lune

Published Feb 9, 2022 Updated Feb 9, 2022 Culture
time min
0
Love
0
Solidarity
0
Wow
thumb 0 comments
lecture 329 readings
2
reactions

On Panodyssey, you can read up to 30 publications per month without being logged in. Enjoy29 articles to discover this month.

To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free! Log in

La déesse de la lune

Mama Quilla. Déesse de la lune. Protectrice des femmes. Divinité féminine Inca…

Nous avons erré durant des semaines dans cette jungle hostile. Au milieu d’une flore vénéneuse et d’une faune féroce et insatiable… Un véritable cauchemar. Mais nous y sommes. Nous l’avons enfin trouvé. Son immense temple, une pure merveille que nous ne sommes pas dignes d’approcher. Ni même d’admirer…

L’espoir nous quitte peu à peu, je peux le sentir. Je peux le voir dans les yeux de mes hommes. Une sombre folie brille dans leur regard fatigué. Sur leur visage livide, éreinté… Hier, à la nuit tombée, nombre d’entre eux ont tenté de se sauver… De retourner à la civilisation. Mais en vain. Après des heures dans le noir et le silence angoissant, à lutter contre une pluie battante, nous les avons trouvés prostrés, recroquevillés les uns contre les autres sur le sol boueux, à quelques mètres seulement du campement. Comme s’ils n’avaient pu partir. Comme si quelque chose les en avait empêché.

Mama Quilla. Déesse de la lune. Déesse capricieuse…

Nous avons erré durant des semaines dans cette jungle hostile. Au milieu d’une flore vénéneuse et d’une faune féroce et insatiable… et à présent, nous lui appartenons. Nous sommes devenus ses misérables esclaves. Incapables de lui échapper.

Cette nuit, lors d’un songe, elle m’est apparu. Une splendide femme à la chevelure sombre parsemée de violet. Sensuelle. Envoutante… Elle s’est approchée de moi pour me murmurer sensuellement quelques mots à l’oreille. Le lieu de notre rendez-vous. Avant de disparaître, elle m’a sommé de ne plus la faire attendre. De venir à elle avant qu’elle ne se lasse… avant qu’elle ne perde patience.

Au lever du jour, j’ai réveillé tous mes hommes et leur ai donné l’ordre de me suivre. Sans rien leur expliquer. Ils ne pouvaient pas comprendre. Et ils m’ont suivi. Sans poser de question. Comme lorsque j’ai lancé cette expédition insensée. Pourquoi remettre en cause les motivations d’un archéologue de renom ? Je m’en veux, mais je n’avais pas le choix. Nul ne connaît mon sinistre secret. Ils me prendraient pour un fou… Comment croire en cette malédiction ? Celle qui ronge chacun des hommes de ma famille depuis tant de générations. La punition de mon aïeul pour ne pas avoir cédé aux avances de la déesse. Pour ne pas avoir succombé à ses charmes… Humiliée, elle l’a laissé partir, mais pas avant de faire de lui et de tous ses descendants des gardiens de la nuit. Tous voués à une vie de servitude… de dévotions à la Lune.

Mama Quilla. Déesse de la Lune. Déesse timide…

Nous avons erré durant des semaines dans cette jungle hostile. Au milieu d’une flore vénéneuse et d’une faune féroce et insatiable… et à présent, nous y sommes. Son majestueux temple… dissimulé en contre bas d’une immense falaise. Protégé par une végétation luxuriante. Loin de toute perversité et cruauté humaines… Intacte malgré les siècles. Tout simplement somptueux.

Peur et fatigue ont disparu, laissant place à une béatitude et une sérénité absolues. Nous l’avons enfin trouvé. Elle nous attendait patiemment. Impossible de lui résister. Nous lui appartenons corps et âme…

 

Texte de L.S.Martins (30 minutes chrono). 
Image par Parker_West de Pixabay

D'après le texte de L.S.Martins du 22 septembre 2020 (30 minutes chrono, sans relecture).

Mama Quilla, déesse de la lune. Après d'interminables semaines d’errance dans cette jungle hostile, nous avions enfin trouvé son temple. Victimes de cette chaleur humide et de cette faune insatiable, l’espoir nous quittait laissant place à une folie certaine. La nuit tombée, nombreux d’entre nous avaient tenté de s’enfuir… De retourner à la civilisation. Mais au petit matin, le regard hanté par la peur, le visage empreint de douleur et de fatigue, ils revenaient immanquablement au campement.

Mama Quilla, déesse capricieuse. Après d'interminables semaines d’errance dans cette jungle hostile, nous lui appartenions. Nous ne pouvions plus lui échapper. Lasse de ce petit jeu, elle m’apparut en songe, lors d’une nuit agitée. Splendide femme à la chevelure sombre, parsemée de violet. Elle me murmura tendrement l’endroit exact de notre rendez-vous et me somma de ne pas la faire attendre plus longtemps. À mon réveil, je pris la tête de l’expédition. Je ne révélai rien aux autres, ils n’auraient pas compris. Tout comme le but de cette expédition insensée. Archéologue de renom, personne n’osait remettre en question mes motivations. Et nul ne connaissait mon sinistre secret. Cette malédiction qui rongeait les hommes de ma famille depuis tant de générations. La punition de mon aïeul pour ne pas avoir cédé aux avances de la déesse. Humiliée, elle le laissa partir, mais fit de lui, et de tous ses descendants, des gardiens de la nuit… Tous dévoués corps et âme à la Lune.

Mama Quilla, déesse timide. Après d'interminables semaines d’errance dans cette jungle hostile, nous pouvions enfin l’approcher. L’origine de mon mal… Dissimulée en contre bas d’une immense falaise. Protégée par une végétation luxuriante. Loin de toute perversité et cruauté humaines… Intacte malgré les siècles. Magnifique. Nous étions sereins, apaisés par sa présence. Notre fatigue et notre peur disparurent, laissant place à une béatitude incroyable. Nous l’avions enfin trouvée. Nous lui appartenions.  

lecture 329 readings
thumb 0 comments
2
reactions

Comments (0)

You can support your favorite independent writers by donating to them

Prolong your journey in this universe Culture
Parenthèses
Parenthèses

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, votre sourire, ma joie.

Bernard Ducosson
1 min
Citizen Kane
Citizen Kane

Titre original : Citizen KaneAnnée : 1941

Stéphane Hoegel
2 min

donate You can support your favorite writers

promo

Download the Panodyssey mobile app