Une véritable déesse
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Une véritable déesse
13 juillet 1957. Une date qui restera à jamais graver dans ma mémoire. J’enquêtais sur le braquage d’une bijouterie de quartier, quand elle a fait son apparition dans mon bureau. Sans frapper, elle était entrée et s’était installée sur la chaise face à moi. J’étais resté con. En temps normal, j’aurais jeté dehors avec perte et fracas cet intrus, mais là, je n’avais même pas réussi à décoller mes fesses de mon fauteuil.
Sans un mot, elle sortit un papier de son petit sac noir et la fit glisser jusqu’à moi. Il s’agissait d’une mgnifique photo d’elle, prise dans un moment d’intimité. Elle était drapée d’une simple serviette, ses cheveux mouillés ruisselant dans son dos nu. Splendide.
Elle leva les yeux vers moi et je fus comme envoûté. Dans son regard couleur ambre, dansait un feu indomptable et mystérieux. Hypnotisant. J’étais son serviteur. Son prisonnier. Sa proie. À partir de cet instant, je savais qu’elle pourrait obtenir n’importe quoi de moi. Qu’elle serait capable de me faire faire absolument tout ce qu’elle désirait. J’étais à sa merci, et elle le savait pertinemment.
- On me l’a déposé ce matin, dit-elle. Avec un mot.
Elle me tendit une enveloppe dans laquelle se trouvait un collage grossier : « Tu es mienne et bientôt, nous serons rassemblés ». Très certainement l’œuvre d’un fou qui avait jeté son dévolu sur elle.
- Allez-vous m’aider ?
La détresse dans sa voix me sortit de mon état de transe. Je me raclais la gorge et me redressais pour tenter de faire le vide dans mon esprit. Je devais me concentrer sur l’urgence de la situation et arrêter de penser à ses jambes interminables parfaitement galbées habillées d’un fin collant, qui j’en étais certain, se terminait mi-cuisse par une délicate bande de dentelle noire.
- Oui. Je vais vous aider. Mais pour cela, vous devrez répondre à quelques questions.
Une larme coula le long de sa joue. De la joie ou peut-être de la reconnaissance. Sans réfléchir, je dégainai mon plus beau mouchoir de soie et lui tendis. Un mince sourire se dessina sur son visage et dans un soupir, elle prononça un merci silencieux.
13 juillet 1957. Une date qui restera à jamais graver dans ma mémoire. Le jour le plus sombre de ma longue carrière en tant que détective. Une affaire de harcèlement qui se termina par un meurtre des plus sordides. Je n’avais pas su protéger cette beauté. Je n’avais pas su l’aider… et aujourd’hui encore, elle me hante mes nuits. Elle était si parfaite. Une véritable déesse au regard de braises et aux lèvres délicates qui portait d’authentiques fragments de soleil en guise de bijoux.
Texte de L. S. Martins (20 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par Mystic Art Design de Pixabay : Portrait Cristal Femme - Image gratuite sur Pixabay