

Un démon pas si monstrueux
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Un démon pas si monstrueux
Bien que les apparences me définissent comme un monstre, j'aime à penser que je suis différent. Malgré mes origines, malgré les légendes et les histoires, je ne suis pas cette bête sanguinaire et terrifiante. Oui, je me nourris de chair fraîche et juteuse, idéalement humaine ou métamorphe, mais je ne suis pas difficile. Je peux me contenter d'une fée ou d'une sorcière, même si généralement leurs courbes ne sont pas aussi délicieuses.
Mon nom est Lazarus. Je suis un démon des Enfers, mais j'apprécie ma demeure sur Terre. Nichée au cœur d'une forêt sombre, je l'ai bâtie de mes mains avec d'immenses ouvertures aux allures de grandes bouches affamées, prêtes à dévorer les intrus qui osent s'aventurer par ici. Sur le toit de la plus haute tour, j'ai construit un nid pour mes fidèles amies et protectrices, deux Wyvern, bien qu'elles préfèrent se coucher sur le tapis devant la cheminée du salon.
L'atmosphère de cette contrée est angoissante, c'est ce qui m'a séduit immédiatement. Ce brouillard épais constant. Cette luminosité blafarde, presque inquiétante. Ce silence irréel et glacial. Dire que fut un temps, ces terres étaient consacrées. Elles accueillaient le cimetière d'une civilisation disparue depuis des décennies — j'en suis probablement la cause, oups ! Mais comme je suis une créature civilisée, j'ai consenti à le garder intact : je n'ai déplacé aucune tombe et j'ai gardé les pierres encore debout. Les défunts ne reposent plus en paix, ils dansent dans les flammes éternelles et leurs âmes tourmentées me tiennent compagnie. J'aime leurs cris d'agonie, ils me bercent les nuits de beaux temps et dissuadent les visiteurs les plus téméraires.
Malheureusement, mon temps ici est compté. Je vais bientôt devoir rentrer. Mon père, Asmodeus, m'a rappelé à lui. Il ne comprend pas mon attachement à ce monde humain. Mon obsession pour ces créatures faibles et insignifiantes. Comment lui expliquer qu'ils sont fascinants parce qu'éphémères. Avides de tout, alors qu'ils peuvent se contenter d'un rien. Ils me touchent et m'amusent. Ils rendent mon éternité plus supportable.
Texte de L. S. Martins (20 minutes chrono, sans relecture).
Image par Sandy Flowers de Pixabay : Maison Hantée Halloween Château - Image gratuite sur Pixabay

