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Top of the Lake: China Girl (Jane Campion, 2017)

Top of the Lake: China Girl (Jane Campion, 2017)

Publié le 17 févr. 2020 Mis à jour le 17 févr. 2020 Culture
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Top of the Lake: China Girl (Jane Campion, 2017)

Quatre ans après la première saison de "Top of the Lake" (2013), Jane CAMPION scénarise et réalise une suite tout aussi prenante mais néanmoins bien plus inégale (les avis ont d'ailleurs été mitigés lors de la première diffusion). C'est en partie lié au choix de situer l'intrigue à Sydney alors que les œuvres les plus puissantes de Jane CAMPION sont en relation étroite avec la nature sauvage (ce qui est le cas de la première saison de "Top of the Lake"). Le choix d'un environnement urbain n'est pas follement original pour un thriller et on ressent moins la claustrophobie propre à la première saison, sauf lors d'une séquence mémorable dans une plage bondée lors du dernier épisode. L'autre reproche que l'on peut faire à cette deuxième saison est son aspect "too much". Trop de pistes, trop de personnages, trop de rebondissements et de coïncidences rocambolesques finissent par nuire à la lisibilité et la cohérence de l'ensemble. Comme il faut recréer une unité de lieu pour que l'intrigue fonctionne, Sydney étant une trop grande ville, tous les personnages sont condamnés à graviter autour du Silk 41, une maison close employant des jeunes filles asiatiques qui fait aussi office d'agence de location de ventres pour couples inféconds. Comme par hasard, la coéquipière de Robin Griffith a fait appel à une mère porteuse dans cette agence, comme par hasard le cadavre sur lequel Robin enquête est celui d'une jeune femme qui travaillait dans cette agence, comme par hasard sa fille Mary sort avec un type louche qui vit juste au-dessus de l'agence et veut l'y faire travailler. Bref les ficelles sont très grosses et ce n'est pas la prise d'otages du dernier épisode par un geek énervé (où? Au Silk 41 bien sûr, chacun sait que le tout Sydney fréquente les pseudos salons de massages thaï ^^) qui arrange les choses. Si on rajoute qu'à une exception près tous les personnages masculins sont particulièrement négatifs et que les femmes ont en gros le choix soit d'être bafouées (il faut voir le nombre d'agressions physiques que subit Robin Griffith dans cette saison!) soit de rejeter les hommes (ce que fait le personnage interprété par Nicole KIDMAN que je trouve complètement raté tant il est caricatural tant sur le plan du féminisme que de la maternité d'ailleurs), on ne peut pas dire que cette saison brille par sa subtilité. Reste un excellent casting et quelques personnages vraiment attachants. Robin bien sûr dont la relation avec sa fille Mary (remarquablement jouée par la propre fille de Jane CAMPION, Alice ENGLERT) constitue l'intérêt majeur de cette saison. Mais aussi Pyke (Ewen LESLIE) le père adoptif de Mary, personnage masculin en rupture complète avec les brutes épaisses, les psychopathes ou les pervers narcissiques dépeints par ailleurs. Enfin la coéquipière de Robin, Miranda (Gwendoline CHRISTIE) est également un personnage intéressant par sa personnalité et son physique hors normes. Hélas il n'est pas assez creusé et sa fin est bâclée.

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