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Don't look up: Déni cosmique (Adam McKay, 2021)

Don't look up: Déni cosmique (Adam McKay, 2021)

Publié le 8 janv. 2022 Mis à jour le 8 janv. 2022 Culture
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Don't look up: Déni cosmique (Adam McKay, 2021)

Le titre en soi est un message: "Ne lève pas la tête" sous-entendu, continue à faire l'autruche dans ta réalité alternative créée de toute pièces par l'ère numérique. Chaque époque a ses "Don't look up", ces films lanceurs d'alerte d'une catastrophe imminente faisant aussi l'état des lieux d'un pays et d'une société tournant résolument le dos aux périls leur fonçant dessus, voire contribuant à l'alimenter. Par exemple "La Règle du jeu" de Jean Renoir montrait une société dansant sur le volcan de la seconde guerre mondiale prête à se déclencher alors que "Docteur Folamour" de Stanley Kubrick offrait une désopilante satire de l'Etat américain composé de figures plus grotesques les unes que les autres dont la paranoïa, l'incompétence, le jusqu'au-boutisme patriote ou encore le cynisme provoquait l'apocalypse nucléaire au temps de la guerre froide. "Don't look up" mêle un peu de ces deux influences: on y voit à la fois une société hors-sol abrutie par la surconsommation, la désinformation et la course à la popularité sur les réseaux sociaux qui ne voit rien venir presque jusqu'au bout et une galerie de personnages grotesques incarner le sommet de l'Etat US allant de la présidente ignare obsédée par sa réélection et le profit (Meryl Streep en version féminisée de Trump) à l'infotainment (incarnés par deux "journalistes" dont l'un est interprété par Cate Blanchett) en passant par le Folamour 2.0, un milliardaire illuminé joué par Mark Rylance (qui jouait déjà le rôle du cerveau de l'OASIS dans "Ready Player One") espérant faire son petit beurre personnel sur le malheur planétaire. Au milieu de cet énorme barnum, deux scientifiques (joués par Léonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence que j'ai trouvés tous deux très bons et complémentaires alors que je ne suis pas fan d'eux à la base: la jeune doctorante révoltée qui ne mâche pas ses mots et le professeur rongé d'angoisses, un peu veule, prêt au compromis voire à la compromission mais qui a conservé suffisamment les pieds sur terre pour finir lui aussi par péter les plombs devant l'orgie de folie collective à laquelle il assiste) essayent de se faire entendre mais ne maîtrisant pas la com (renommée "media training") personne de les écoute: ils sont ridiculisés, cyniquement récupérés ou bien quand ils s'avèrent incorruptibles, la "raison d'Etat" les fait taire. Là non plus, rien de neuf depuis Cassandre et les jeux du cirque et si on peut trouver que le réalisateur (et certains acteurs) en font trop, que certaines séquences sont trop étirées voire inutiles (le personnage de Timothée Chalamet ne sert franchement pas à grand-chose, certains passages de type télé-réalité ou de concert sont un peu longs, la fin hésite trop entre une sobriété émouvante du type "Mélancholia" et un grand-guignol grinçant proche de "Docteur Folamour") ça n'empêche pas le film de taper souvent dans le mille. Par exemple l'indifférence de l'opinion vis à vis des lanceurs d'alerte qui échouent à éveiller les conscience ou la décrédibilisation de la science au profit des fake news nourrissant les théories du complot en raison de la plus grande popularité de ces dernières sur les réseaux sociaux. Même ça ce n'est pas nouveau: la majorité des gens préfèrent des réponses faciles plutôt que celles qui prennent la tête avec cependant une tendance au zapping que l'on ressent dans beaucoup de films actuels (dont celui-ci, très bavard, rapide et aux images bourrées d'informations). Bref une énième illustration de la maison qui brûle pendant que la majorité regarde ailleurs et qu'une minorité privilégiée surfe sur la catastrophe en perfectionnant un plan B chimérique de fuite sur une autre planète au cas où ça tournerait mal.

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