Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Tristana (Luis Buñuel, 1970)

Tristana (Luis Buñuel, 1970)

Publié le 31 mai 2021 Mis à jour le 31 mai 2021 Culture
time 2 min
0
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 155 lectures
0
réaction

Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Tristana (Luis Buñuel, 1970)

Voilà un film  décrivant la relation tordue (au sens figuré et au sens propre) unissant un patriarche et sa pupille qui m'a fait penser à la fois à du Cronenberg et à du Fassbinder. Pour ce qui est du premier, j'ai pensé à son obsession fétichiste pour les blessures et les mutilations. Et le second dans son glaçant "Martha" dépeint parfaitement comment un homme réussit à placer sa femme sous son emprise totale lorsqu'après un accident, elle se retrouve en fauteuil roulant.

La jeune et pure Tristana (jouée par la virginale Catherine Deneuve qui la même année incarnait la princesse dans "Peau d'Ane") est donc la prisonnière d'un ordre patriarcal dont on vient juste de redécouvrir que sa manifestation la plus évidente est l'inceste. Pourtant les vieux barbons intriguant pour épouser leur pupille peuplent les pièces de Molière et il il y treize ans, l'affaire Fritzl défrayait la chronique, inspirant un roman justement intitulé "Claustria". Le même sort est réservé à Tristana, enfermée dès le premier plan à l'intérieur des murailles de Tolède sous surveillance d'une "duègne" puis confinée chez son tuteur-amant-mari (Fernando Rey, habitué chez Buñuel aux rôles de vieux beaux appâté par les plus jeunes et belles actrices françaises de l'époque) lequel a mis des barreaux à sa fenêtre (comme dans "Mustang", autre film sur l'enfermement pré-nuptial des jeunes filles) puis clouée à un fauteuil roulant ou obligée de marcher en claudiquant avec des béquilles. Pas étonnant que devant une telle destinée, la belle et innocente jeune fille se mue en femme aigrie et haineuse d'autant que son tuteur lui a enseigné de beaux principes progressistes (voire libertaires) en contradiction flagrante avec son comportement.

Mais en bon surréaliste qu'est Luis Buñuel, il se pourrait bien que le film ne soit qu'un rêve ou plutôt un cauchemar éprouvé par la jeune femme. La tête tranchée de son tuteur apparaissant à intervalles réguliers et surtout le rembobinage final s'achevant sur un plan presque identique à celui qui débute le film -presque mais pas tout à fait car une ouverture s'y fait jour ainsi qu'une prise de distance salvatrice- plaide en ce sens. Le fait que le film soit tourné dans une Espagne franquiste à bout de souffle laisse à penser qu'il existe une autre voie que l'assassinat ou l'autodestruction pour parvenir à se libérer du joug oppresseur. 

lecture 155 lectures
thumb 0 commentaire
0
réaction

Commentaire (0)

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Culture

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey