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Slalom (Charlène Favier, 2020)

Slalom (Charlène Favier, 2020)

Publié le 20 avr. 2022 Mis à jour le 20 avr. 2022 Culture
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Slalom (Charlène Favier, 2020)

"Slalom", sorti en 2020 sur un sujet brûlant (les abus sexuels commis sur des mineurs dans le milieu du sport de haut niveau) est un film inégal. Le début est assez convaincant. La relation malsaine entre la jeune sportive de haut niveau et son entraîneur (Noée ABITA et Jérémie RENIER, tous deux très bons) se met en place par petites touches qui dès le début mettent en scène l'appropriation d'un corps par un autre, même si c'est au départ dans un but de performance sportive et non d'abus sexuel. La psychologie n'est pas oubliée avec le portrait d'une adolescente qui se cherche et qui projette son besoin de reconnaissance autant que ses premiers émois sur son entraîneur alors que ce dernier semble très vite surinvestir sa jeune prodige à travers qui il espère prendre une revanche, lui-même ayant échoué. La famille de Lyz étant aux abonnés absents, elle lui laisse le champ libre, au point qu'il finit par lui proposer de venir vivre avec lui et sa compagne, laquelle s'avère être un ectoplasme. Bref, le terreau est propice au dérapage et celui-ci ne manque pas d'arriver: lorsque Fred déverse ses pulsions sexuelles sur Lyz, celle-ci est incapable de lui résister, se murant dans le silence et la sidération. Hélas, à vouloir trop coller au point de vue de la jeune fille, le film en devient glacé et abstrait, rétrécissant son champ de vision alors qu'il aurait été intéressant d'interroger les nombreux témoins: les autres jeunes sportifs dont certains sont jaloux de Lyz et la montre du doigt, la compagne qui sait mais se tait ou la mère qui ne veut rien voir. Une fois le méfait accompli et l'omerta bien installée, le film semble ne plus rien avoir à raconter sinon de montrer que les victoires ne comblent plus le vide glacial qui s'est emparé de Lyz. L'histoire fait du sur-place et se termine en queue de poisson: frustrant.

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