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Qu'est-il arrivé à Baby Jane? (What ever happened to Baby Jane? Robert Aldrich, 1962)

Qu'est-il arrivé à Baby Jane? (What ever happened to Baby Jane? Robert Aldrich, 1962)

Publié le 20 août 2022 Mis à jour le 20 août 2022 Culture
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Qu'est-il arrivé à Baby Jane? (What ever happened to Baby Jane? Robert Aldrich, 1962)

Les films de monstres sont idéaux pour illustrer la rivalité entre deux stars lorsque l'une finit dévorée par l'autre. Tom Cruise suçait ainsi le sang de Brad Pitt dans "Entretien avec un vampire". "Qu'est-il arrivé à Baby Jane?" de Robert Aldrich offre deux rôles majeurs à deux grandes actrices alors vieillissantes, Joan Crawford et Bette Davis dont la folie furieuse et le grotesque accoutrement font penser au joker de Heath Ledger. "Qu'est-il arrivé à Baby Jane?" est un film terrible sur l'envers du rêve hollywoodien qui préfigure quelque peu le Mulholland Drive de Lynch. 

"Qu'est-il arrivé à Baby Jane?" est une histoire de stars déchues ravalées au rang de monstres de foire. Entre Blanche dont la carrière d'actrice s'est arrêtée net avec la fracture de sa colonne vertébrale, sa soeur Jane dont le développement a cessé brusquement lorsqu'elle a perdu son statut d'enfant-star et l'adipeux pianiste Edwin sous l'emprise d'une mère possessive, on nage entre "Freaks - La monstrueuse parade" (1931), "Psychose" (1960) pour l'affrontement des deux soeurs à huis-clos et "Boulevard du crépuscule" (1950), Gloria SWANSON étant remplacée par une Bette DAVIS quinquagénaire ayant gardé sa tenue et son maquillage de poupée, lequel, horriblement décrépi fait penser à celui du joker de Heath LEDGER. L'aspect pathétiquement clownesque de Jane renvoie à sa folie intérieure, laquelle s'exprime avec un mélange d'infantilisme grotesque et de sadisme faisant d'elle la tortionnaire de sa soeur qui connaît une déchéance inexorable. Le film est en effet une réflexion sur le vedettariat à l'américaine reposant sur une image fabriquée de toute pièce qui lorsqu'elle se brise libère les démons à la manière de l'expressionnisme allemand auquel on pense beaucoup en regardant le film. Afin de rendre le miroir plus efficace, Robert ALDRICH a réuni à l'écran deux "monstres sacrés" de l'âge d'or hollywoodien, rivales mais à la carrière déclinante, Bette DAVIS et Joan CRAWFORD dont les visages vieillis voire déformés par la haine ou la folie reflètent les aspects les plus sordides du mirage hollywoodien. Nul doute que ce film a eu des échos jusqu'à nos jours, que ce soit dans la réalité (le sort peu enviable d'ex-enfants stars comme Macaulay CULKIN) ou dans le cinéma ("Mulholland Drive" (2001) de David LYNCH explore lui aussi la part d'ombre et de lumière du rêve hollywoodien au travers de deux actrices rivales et fusionnelles dont l'une est aussi blonde que Bette Davis et l'autre, aussi brune de Joan Crawford)

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