Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Hallelujah! (King Vidor, 1929)

Hallelujah! (King Vidor, 1929)

Publié le 31 oct. 2020 Mis à jour le 31 oct. 2020 Culture
time 2 min
0
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 268 lectures
0
réaction

Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 29 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Hallelujah! (King Vidor, 1929)

"Hallelujah" est un film capital dans l'histoire du cinéma. Bien moins connu que "Le Chanteur de jazz" (1927), il s'agit pourtant de ce qui est considéré comme le premier chef d'oeuvre du cinéma parlant, domaine dans lequel les USA étaient les pionniers en 1929. C'est aussi un film qui en rendant hommage à la communauté afro-américaine fait surgir tout un pan de l'histoire et de la culture américaine jusqu'alors quasi-absentes à l'écran (et qui va le rester jusqu'aux années 60). Tous les rôles sont interprétés par des noirs (venus du théâtre) qui forment dans le film une communauté humaine chaleureuse et soudée (ce qui relève alors dans l'état d'esprit des WASP de l'inconcevable et fait du film de King VIDOR une oeuvre pionnière) et la musique, indissociable de la religion est omniprésente dans le film tout comme la danse. Pour mémoire, l'histoire de la musique noire aux USA prend ses racines dans l'esclavage quand les esclaves inventèrent des chants religieux, les negro-spirituals mêlant influences européennes et culture africaine exprimant l'espoir en leur émancipation à travers celui des hébreux de l'ancien testament ("Let my people go"). Ces chants aboutirent au Gospel plus rythmé et plus axé sur le nouveau testament puis à des genres musicaux profanes: jazz, blues et soul. King Vidor ignore complètement la réalité multiculturelle (et raciste) de l'Amérique pour dépeindre une communauté vivant dans une sorte de paradis terrestre (comme il n'y a pas un seul blanc dans le film, ségrégation oblige, cela évacue la question du rapport entre les ethnies). Il peut donc en tirer une parabole sur les rapports entre l'individu et la collectivité à laquelle il appartient (structurée par la culture du coton et la ferveur religieuse) et sur la dualité entre le charnel et le spirituel, le profane et le sacré. Le héros, Zeke est en effet tiraillé durant tout le film entre ses aspirations à la pureté (incarnée par sa promise, Missy Rose) et sa violente attirance pour Chick ("poulette") une sorte de Lola-Lola noire qui l'égare et lui fait commettre des fautes*. Chick elle-même est prise en étau entre son désir de rédemption et ses passions. Tous deux sont tellement excessifs qu'ils en arrivent à se mettre dans des états extrême de transe alors que le reste de la famille de Zeke se caractérise au contraire par sa sagesse et sa tempérance.

* Une binarité sainte/putain qui n'est pas sans rappeler "L Aurore" (1927), le chef d'oeuvre de Friedrich Wilhelm MURNAU. Une dichotomie très occidentale même si King VIDOR a compris que le rapport à la religion de la communauté noire passait par le corps ce qui donne un mélange assez fascinant. Finalement il y a quand même dans ce film une rencontre entre deux cultures, celle des blancs et celle des noirs mais elle se fait hors-champ.

lecture 268 lectures
thumb 0 commentaire
0
réaction

Commentaire (0)

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Culture
Kdrama : Rowoon
Kdrama : Rowoon

Voici un acteur dont je me souviens. 🤩 Ex-chanteur de K-pop. Peut-être plus expressif que ses congén&egr...

Adélice Bise
2 min
La légende de Conomor
La légende de Conomor

  La légende de Conomor, par Juliette Norel Si la terre bretonne est fertile en légende...

Jean-Christophe Mojard
3 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey