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BigBug (Jean-Pierre Jeunet, 2022)

BigBug (Jean-Pierre Jeunet, 2022)

Publié le 21 févr. 2022 Mis à jour le 21 févr. 2022 Culture
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BigBug (Jean-Pierre Jeunet, 2022)

Le dernier film de Jean-Pierre JEUNET sorti sur Netflix le 11 février 2022 s'est fait étriller par la presse et de nombreux internautes. Et bien, mon avis sera à contre-courant. Déjà parce que j'ai préféré ce film à la majorité de ceux qu'a réalisé Jean-Pierre JEUNET (je l'ai préféré à "Micmacs à Tire-Larigot" (2009) à "L Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet" (2013) et même à "La Cité des enfants perdus") (1994). Je l'ai préféré aussi et largement au film dystopique comparable qu'a réalisé Terry GILLIAM, "Zero Theorem" (2013) que j'ai trouvé lui complètement raté. En fait je l'ai aimé comme j'avais aimé sa version de Alien, film également très décrié et dévalorisé parce qu'avant tout je l'ai trouvé très drôle! Très drôle mais aussi bien joué, pertinent et agréable à l'oeil. "Bigbug" est une satire rétrofuturiste aux couleurs acidulées de notre monde aliéné par la technologie et le consumérisme se situant quelque part entre "Brazil" (1985) et "Retour vers le futur II" (1989). Un monde dominé par la domotique et la robotique qui enferme les humains sous cloche et les humilie sans que ceux-ci n'aient l'air de s'en apercevoir (sinon ce ne serait plus une comédie). Il faut dire que ces humains-là ne sont préoccupés que par une seule chose: leur libido! Mais sous des formes socialement acceptables que les robots ont la capacité de décoder ce qui créé un décalage très amusant entre le numéro de séduction de Max, feignant d'être intéressé par l'art (Stéphane De GROODT) ou les occupations créatives et romanesques à l'ancienne (lecture, calligraphie, scrapbooking) que Alice lui montre (Elsa ZYLBERSTEIN) alors que tous deux ne pensent qu'à "ça" durant tout le film étant donné qu'ils ne parviennent pas à conclure. Les autres personnages sont à l'avenant, depuis les adolescents jusqu'au couple contrarié dans sa lune de miel (on pense à "Scènes de ménage" en voyant apparaître la cruche hystérique de la série de M6 jouée par Claire CHUST) en passant par la voisine propriétaire d'un chien cloné et d'un robot sextoy (Isabelle NANTY). C'est ce mélange de haute-technologie et d'animalité qui est détonnant dans le film. Bien plus que les allusions (superficielles) au réchauffement climatique ou au covid-19, elles donnent à voir un être humain soumis à une double servitude: celles de ses pulsions primitives et celle des besoins artificiellement créés à son intention par la société moderne qui finit par se retourner contre elle lorsque les Yonix (robots-fachos à l'image de François LEVANTAL) décident de les ravaler au rang d'animaux. Mais il existe une autre sorte de robots, ceux qui servent la famille et qui cherchent au contraire à les aider en s'humanisant: un robot nettoyeur, un robot-jouet, un robot-penseur à l'image d'Einstein et doté de la voix de André DUSSOLLIER, un habitué du cinéma de Jeunet et enfin une androïde bonne à tout faire jouée par Claude PERRON, autre actrice récurrente du cinéma de Jeunet mais aussi de Albert DUPONTEL qui fait une rapide apparition de type caméo ainsi que Nicolas MARIÉ. A la manière de qui? A la manière de Terry GILLIAM dans les films de Albert Dupontel bien sûr, histoire de rappeler que lui et Jeunet sont ses héritiers français directs.

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Commentaires (2)

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Alexia Monrouzeau il y a 2 ans

ah...je l'ai bu. On s'est jeté dessus avec ma compagne parce qu'il est rare de trouver des films "compromis" pour nous deux. J'aime le noir, elle aime le blanc. Et j'avoue que les couleurs de Jeunet nous permettent d'y trouver nos contes. Du coup, je vais aller me parfaire la Kulture Jeunetiesque. Merci pour le rappel.

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