The Truman Show (Peter Weir, 1998)
Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.
Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit !
Se connecter
The Truman Show (Peter Weir, 1998)
The Truman Show porte son insoutenable contradiction dans son titre "le show de l'homme vrai". Et pour cause. Dans un futur (2020) où manifestement les droits de l'homme les plus élémentaires ne sont pas respectés, un bébé orphelin est "adopté" par un studio de télévision qui décide de monter un docu-soap autour de sa personne, sans jamais rien lui révéler bien entendu tout en l'empêchant par tous les moyens possibles de se rendre compte qu'il est enfermé, dirigé et violé dans son intimité. Parallèlement, la vie de Truman est censée incarner l'american way of life le plus stéréotypé: la petite ville se nomme sea heaven, tout le monde vit dans un pavillon propret standardisé, la femme de Truman arbore un sourire éclatant etc.
Sauf que vers l'âge de 30 ans Truman (alias Jim Carrey) finit par se rendre compte que tout sonne faux dans sa vie soi-disant si parfaite. Il découvre les caméras et des micros qui l'espionnent et le filment 24h sur 24. Il découvre que les gens se comportent de façon mécanique (ils ont une oreillette qui leur dicte des instructions). Ceux qu'il croie être ses parents, sa femme ou son meilleur ami débitent des slogans publicitaires dès qu'ils sont dans le champ de la caméra, l'ignorant le reste du temps presque complètement. Enfin lorsqu'il se décide à quitter la ville par tous les moyens, il découvre que celle-ci est un décor et que le producteur de l'émission est prêt à tout pour l'empêcher de s'enfuir.
On a beaucoup parlé du voyeurisme et des dérives de la télé-réalité; de la mythologie grecque et de l'allégorie de la caverne (un thème repris par Matrix). Du producteur qui se prend pour Dieu tout-puissant, de 1984 et du meilleur des mondes. Du cauchemar qui se cache derrière le rêve américain. Mais le film nous laisse sur une interrogation: vaut-il mieux vivre dans un bonheur illusoire ou rechercher la vérité fut-elle cruelle? Le vrai problème est encore une fois que Christof le producteur, partisan du bonheur factice a décidé de la vie de Truman "pour son bien" sans le consulter, agissant comme un parent abusif. Truman veut pouvoir choisir le monde réel et la vérité d'autant qu'il n'est pas heureux dans le monde fabriqué pour lui. Il se rend parfaitement compte par exemple que sa femme ne le supporte pas et refuse d'avoir un enfant avec lui. C'est d'ailleurs sur cette question qu'achoppe Christof alors que Truman est motivé par son désir de retrouver une figurante du show dont il est tombé amoureux et qui a essayé de lui avouer la supercherie avant d'être licenciée.