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Coeurs (Alain Resnais, 2006)

Coeurs (Alain Resnais, 2006)

Publié le 6 juin 2020 Mis à jour le 6 juin 2020 Culture
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Coeurs (Alain Resnais, 2006)

"Private Fears in Public Places" est la seconde pièce de théâtre de Alan Ayckbourn adaptée par Alain Resnais après "Intimate Exchanges" qui avait été à l'origine de "Smoking/No Smoking". Mais l'ambiance de "Coeurs" est très éloignée de "Smoking/No Smoking". On pense plutôt à "L'Amour à mort"... mais sans l'amour. Les personnages de "Cœurs" aimeraient aimer, croient aimer ou ont aimé mais ils ont tous en commun d'avoir le cœur froid. Cette glaciation des sentiments est symbolisée par la neige qui tombe en permanence derrière les fenêtres et les écrans, saupoudre les manteaux et s'immisce parfois jusque dans les appartements. L'impossibilité de la rencontre est quant à elle surlignée par l'omniprésence des cloisons et des rideaux, autant de barrières qui permettent de se voir, de se parler mais pas vraiment de se toucher. Ces obstacles coupent la communication, restreignent l'espace (Nicole visite des appartements de plus en plus petits et cloisonnés) et emmurent les personnages dans la solitude et la misère affective et sexuelle. Et le fait qu'ils aillent par deux fait encore plus ressortir leur détresse. Dan et Nicole (Lambert Wilson et Laura Morante) forment un couple au bord de la rupture. Thierry et Gaëlle (André Dussollier et Isabelle Carré) sont frère et sœur et vivent ensemble en essayant de se cacher leurs tourments intimes. Enfin Lionel (Pierre Arditi) est un veuf accablé de chagrin qui a pris en charge son vieux père malade (Claude Rich) qui s'avère être un homme tyrannique, odieux, lubrique et grossier. Cette dernière variante donne d'ailleurs une clé de compréhension de la déroute sentimentale des personnages. Tous sont sous l'emprise d'un paternel castrateur qu'il soit physiquement présent pour Lionel, représenté sous forme de peinture murale chez Thierry et Gaëlle ou à travers une institution patriarcale, l'armée pour Dan et Nicole. Mais la plus belle expression du patriarcat est incarné par le septième personnage de l'histoire, Charlotte (Sabine Azéma) qui tire les ficelles de ce petit monde en étant la collègue de l'un et l'aide à domicile du père de l'autre. Charlotte est l'exemple parfait du personnage clivé. D'un côté la créatrice de mises en scènes pornos à tendance SM pour tous les pauvres types qu'elle fournit sans doute par "charité chrétienne", de l'autre la bigote puritaine qui s'offusque du baiser sur la bouche qu'elle reçoit d'un Thierry chauffé à blanc par ses vidéos. C'est encore une fois l'illustration que puritanisme et débauche vont de concert, l'un se nourrissant de l'autre.

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