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Aline (Valérie Lemercier, 2020)

Aline (Valérie Lemercier, 2020)

Publié le 22 nov. 2021 Mis à jour le 22 nov. 2021 Culture
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Aline (Valérie Lemercier, 2020)

Dans le film de Valérie LEMERCIER, Céline Dion s'appelle Aline Dieu. Un nom fictif qui en dit long. L'album "D'Eux" écrit par Jean-Jacques GOLDMAN comporte lui aussi des références religieuses "Les derniers seront les premiers" et "La mémoire d'Abraham". Une façon discrète de souligner le don exceptionnel de la chanteuse. Mais pas seulement pour chanter, également pour aimer, les deux ayant un caractère divin. Jean-Jacques Goldman avait d'ailleurs expliqué qu'il avait été séduit (outre la voix) par le côté nature et généreux de Céline Dion que sa carrière de diva à la Barbra STREISAND (son modèle) n'avait pas altéré*. Le film de Valérie Lemercier conserve ce côté nature et généreux d'un bout à l'autre. La facette showbiz disparaît au profit de la désarmante simplicité du personnage (même à l'intérieur d'un palace ou d'une immense salle de concert elle nous semble proche, "a girl next door"). Car Céline/Aline emporte partout ses racines et sa famille avec elle (le porte-bonheur de son père, sa mère qui veille sur elle et plusieurs de ses nombreux frères et soeurs) qui forment une bulle de protection autour d'elle. Cela aurait pu la maintenir dans un répertoire infantile mais c'était sans compter sur l'expérience décisive de Guy-Claude (alias René Angelil) son manager et futur époux. Les scènes d'explication orageuse entre Sylvain MARCEL et Danielle FICHAUD sont savoureuses (comme d'ailleurs tout le casting québécois), la mère n'appréciant guère d'avoir un "vieux pruneau" divorcé deux fois pour gendre. Comme le reste de la famille et Aline elle-même avec ses imperfections, Guy-Claude est croqué avec drôlerie et tendresse. Même les salles de concert les plus imposantes prennent ainsi un caractère chaleureux et familial et on comprend pourquoi les moqueries dont Céline/Aline fait l'objet (qui sont évoquées à plusieurs reprises dans le film) glissent sur elle sans la toucher, comme tout ce qui a trait à la laideur ou à la corruption du monde dans lequel elle évolue. La performance de Valérie LEMERCIER est bluffante (même si je ne suis pas coinvaincue par les effets spéciaux qui lui donnent l'allure d'une gamine de 8 ans).

*" Mais si tu grattes là
Tout près de l'apparence
Tremble un petit qui nous ressemble
On sait bien qu'il est là
On l'entend parfois
Sa rengaine insolente
Qui s'entête et qui répète
"Oh, ne me quitte pas"

On n'oublie jamais
On a toujours un geste
Qui trahit qui l'on est
Un prince, un valet
Sous la couronne un regard
Une arrogance, un trait
D'un prince ou d'un valet

Je sais tellement ça
J'ai copié des images
Et des rêves que j'avais
Tous ces milliers de rêves
Mais si près de moi
Une petite fille maigre
Marche à Charlemagne, inquiète
Et me parle tout bas." (On ne change pas)

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