e-santé = e-folie
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e-santé = e-folie
Je suis smartphobe mais pas agoraphobe. J’ai plusieurs téléphones portables, un vieux Nokia C2 acheté en 2003 (il fonctionne encore très bien, je ne le recharge qu’une fois par semaine!), et un plus récent pour faire des sms sur un écran tactile plutôt qu’avec les touches (faire plusieurs appuis sur la touche pour avoir les caractères associés au pavé numérique !!! qui se souvient ?). Mes abonnements sont sans la bureautique, essentiellement pour refuser d’être espionné et harcelé par les nouveaux pirates-exploiteurs des réseaux. J’ai toujours refusé d’être géolocalisé même si je sais que les antennes relais des opérateurs de téléphonie le font obligatoirement. J’espère être logiquement « non traçable » par n’importe quelle appli. Je fais des photos avec mes téléphones, elles ne sont pas géolocalisées….
Je réagis à un article dans le dernier Cerveau&Psycho d’octobre 2023, N° 158 : « L’essor de l’E-santé mentale ».
Au vu du tableau de ce que la technologie arrive à faire, quand l’utilisateur l’autorise, je suis super inquiet de ce que cette technologie sait faire sans autorisations. J’ai lu cet article dans les transports en commun, entourés de gens tous en train de pianoter sur leurs smartphones. Je me suis dit qu’ils étaient tous hypers espionnés et je me suis senti moins fou qu’eux. Et puis j’ai pensé aux prouesses technologiques cachées. Souvenez-vous du début des années 2000 où l’on voyait les startuppers de l’époque se rapprocher pour échanger leurs coordonnées avec leurs Blackberry. La technologie Bluetooth et wifi était déjà maîtrisée. Je suis alors persuadé que tous ces espions smartphones d’aujourd’hui sont capables de détecter à moins de 20 mètres de moi qu’ils côtoient mon numéro personnel, même si je ne l’autorise pas (imaginez une IA qui visualise un suspect en déplacement et qui affiche tous les numéros se trouvant dans sa bulle de 20 mètres). Et je suis aussi persuadé qu’ils peuvent enregistrer ma voix si je venais à parler. Je pense donc que je me retrouve malgré moi dans les incommensurables bases de données de folie….
En m’inspirant du tableau ci-dessus, je verrais bien une centaine d’observations déduites comme la tentation d’achat suite à une agression publicitaire ou une tentation sexuelle suite au croisement d’une personne aguichante, ….l’imagination est sans limite….
Après le tableau, l’article indique : « ...Et si l’IA ne constitue pas le socle de l’e-santé, elle est sans nul doute un outil révolutionnaire pour exploiter les milliards d’informations... »
En bout d’article, les auteurs osent « ...Un problème reste épineux : celui du ’’seuil de détection’’, qui ne doit pas être placé trop bas sous peine de tomber dans le syndrome minority report, et de déclarer tout le monde psychiquement malade…. ».
En conclusion, ils prennent encore des gants : « Et pour que l’e-santé ne se transforme pas en jungle, l’évaluation de ces nouveaux outils se doit d’être rigoureuse….avec une sécurisation des données…. ».
Je crois qu’ils ont parfaitement intégré la différence entre ce qu’ils préconisent et la réalité, et qu’elle correspond à la différence entre la vie d’un bébé en crèche et celui d’un quinqua New-Yorkais ou Pékinois.
Amis auteurs-lecteurs de Panodyssey, si vous êtes antipub, seriez-vous un peu comme moi anti inquisition technologique smartphone ? Auriez-vous notion de cette folie qui s’est installé en douce ?
Bruno