La revanche des américains
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La revanche des américains
Voilà, c'est fait. Un beau hat-trick de Cooper Webb, reçu trois sur trois à Arlington et plus que jamais leader de ce championnat. Surtout, la manière dont il a remporté cette dernière victoire ne laisse présager rien de bon pour ses adversaires... En 250, un peu de normalité cette fois, avec la victoire de Justin Cooper.
Un Coop, une coupe.
Quel circuit ! Cette fois, on a été gâté. Des gros (énormes?) enchaînements avec plusieurs façons équivalentes de les passer en terme de temps, des vrais whoop-de-doos, une partie sable intéressante qui a créée de vraies différences et des possibilités de doubler, les gars de Dirt Wurx ont fait le boulot, après leur prestation timide de la dernière épreuve... Cette fois, ça sautait haut, ça allait vite, ça ressemblait en fait à du vrai SX. Celui qui fait peur, celui qui est réservé à une élite de pilotes dans le monde. Good job.
Cooper Webb aura tout fait à ses adversaires directs sur ces trois Arlington. Le coup de « je pars devant et tchao », celui de « je ne céderai pas à la pression » et le petit dernier, « j'attends un peu entre Kenny et Eli et finalement je me barre d'ici »... Pourtant, cette fois, c'était moins parti que d'habitude avec une heat catastrophique, pour ses standards. Parti en tête (normal...) avec Roczen à ses trousses, on allait enfin l'avoir, cette fameuse bataille. Sauf que non. Scotché comme un Velcro dans les whoops, pas dans le bon rythme sur le gros enchaînement, Webb s'est fait déposer par son principal rival comme vous jetez votre gosse à l'école quand vous êtes en retard. Avant de se faire block-passer et mettre au sol par Chase Sexton, qui a vengé en une heat quatre ans de frustration chez Honda ! De fait, le camp Webb avait de légitimes raisons d'être inquiet avant la finale. Et malgré une place dont personne ne voulait à cause de son ornière à la sortie de la grille, CW2 sort deuxième !
Même là, c'est pas gagné. En sandwich entre un Tomac lui-même attaqué par Barcia et un K-Roc bien décidé à s'en aller aussi vite que possible, ça sentait bon la vengeance pour ET et Kenny. Encore une fois, Cooper a pourtant repris patiemment le dessus. D'abord en cherchant, puis en trouvant son rythme dans les whoops, mais aussi en assurant chaque passage dans la critique partie sable à la perfection... Et voilà comment on résiste à Tomac, puis on dépose Kenny comme un pilote de ligue. Le même Roczen qui était plus rapide en heat quelques minutes avant. Impressionnant, il n'y a rien d'autre à dire. Bonne chance à Kenny et Eli pour se relever mentalement de cette énorme fessée (cul nu, comme on disait à l'époque). Juste comme ça, lui qui est arrivé au Texas avec deux points de retard en repart avec quinze d'avance. Ça valait le coup de se déplacer... Deux victoires à Orlando, une seconde place à Daytona et trois victoires à Arlington, on ne voit pas bien ce qui pourrait, hors blessures, stopper le bull-dozer Cooper Webb. Aucun doute, c'est bien lui le coq dominant de la basse-cour.
Intelligence de course niveau 1000
Impuissant... C'est le terme le plus adapté quand je pense à Ken Roczen et son duel face à Cooper Webb. Je ne vais plagier l'excellente vanne réalisée par DV à ce propos après Arlington 2, mais force est de constater que Kenny ne peut rien faire contre Coop'. En heat, il avait enfin l'occasion de marquer son territoire comme un chien sait le faire, mais ne l'a pas pris. Quant à la finale... Incapable de faire correctement 2/2 dans le sable, incapable de répliquer après s'être fait doubler, incapable de suivre le rythme, Ken a donné l'impression de renoncer, même, une fois Coop' devant. Ce tant convoité titre SX s'éloigne donc encore un peu plus, même s'il pourra toujours se dire qu'il n'a jamais été aussi près. Mais aussi loin, à la fois. Ken a maintenant deux semaines pour s'en relever. Ça risque de ne pas être évident.
Pas la peine de regarder derrière Kenny, il est devant le petit orange.
On n'a pas encore retrouvé le Tomac dominateur, mais la prestation du pilote Kawa a quand même de quoi lui redonner espoir. Très rapide dans les whoops, un peu moins dans le sable où il s'est lui aussi raté quelques fois, le champion en titre paraissait un moment capable de s'imposer, avant de commettre l'erreur en sautant trop à gauche sur le saut d'arrivée. Pour le titre, c'est cuit, il en convient lui-même, mais avec trois courses qui devraient ressembler à Daytona à Atlanta, on pourrait bien retrouver le vrai Tomac capable de gagner et/ou de s'intercaler entre Ken et Coop'.
Et évidemment, on retrouve en quatrième place, comme la semaine dernière, le dernier de nos mousquetaires. Ce n'est d'ailleurs certainement pas un hasard que plus la saison avance, plus ces quatre-là se séparent du paquet. Du solide ! Une fois encore à l'aise, Barcia n'a jamais lâché l'affaire. Sa bagarre avec Tomac, d'une propreté presque étonnante, est de celles qui font aimer le SX. Quatrième du provisoire, Barcia est à sa place, près à profiter de la moindre faiblesse d'un des trois cadors de devant. La différence, c'est que c'est maintenant le cas tout le temps, JB51 ayant ajouté la régularité à sa panoplie. Pas à dire, cette GASGAS lui va comme un gant.
Justin Barcia se régale avec sa GASGAS, malgré la fermeture des salons de coiffure.
La bagarre devant était d'une telle intensité qu'elle n'a pas laissé beaucoup de place au pauvre Jason Anderson, qu'on n'a quasiment pas vu de la soirée. JA21 signe pourtant un excellent top 5, preuve une nouvelle fois des progrès effectués depuis le début de saison. Mais avec un plateau aussi dense, dur de faire mieux sans partir devant...
Même constat, du coup, pour Malcolm Stewart, lointain sixième. Un beau rebond tout de même pour Mookie, après deux courses plus que difficiles à Arlington. Lui qui était le rock du team en début de saison avait un peu perdu le fil, mais se replace au Trophée Yamaha avec quatre points de retard seulement sur son coéquipier Aaron Plessinger.
Comme les emmerdes, les pilotes Yam volent en escadrilles ! Notre Dylan Ferrandis a encore pris un départ typique, juste au-delà du top 10, pour revenir fort en fin de course et échouer aux fesses de Malcolm Stewart. De son propre aveu, DF14 était fatigué toute la journée et n'a donc pas pu s'exprimer de façon optimale. Le break est bienvenu pour Ferrandis, qui va pouvoir respirer un peu et revenir, on l'espère, en pleine forme pour le sprint final.
AP7 derrière, MS27 devant, c'est comme à l'entraînement pour Dylan Ferrandis.
À part ça, encore une course très correcte de Joey Savatgy, même s'il s'est fait reprendre sur la fin par DF14. Catastrophe pour deux poids lourds de la catégorie, Chase Sexton et Marvin Musquin, tous les deux s'étant manger par la partie sable. Sexton est seul en cause. Marvin, lui, s'est fait sauter dessus par un autre pilote. Les deux vont bien, c'est l'essentiel.
Aaron Plessinger a été moins en vue que lors des dernières sorties à cause d'un gros mal de bras. Belle onzième place de Broc Tickle, qui signe mine de rien sa meilleure performance de la saison. Tout comme Max Anstie, treizième, qui poursuit son apprentissage en allant facilement en finale à chaque fois. Et Mitch Oldenburg, appelé en remplacement de Justin Brayton blessé, quatorzième. Kyle Chisholm poursuit sa série à 100% de réussite en finale, pendant que Martin Davalos, qui restait sur deux top 10 consécutifs, redémarre une nouvelle série de crashs.
La saga Alex Ray/Cade Clason reprend de plus belle. Les deux ex-colocataires se sont percutés mardi en LCQ, Cade arguant qu'Alex lui en devait une depuis... Daytona l'an dernier. Rancunier, le gars. Cette fois, c'est donc Ray, plus rapide, qui a réussi à sortir son pote en vue de l'arrivée, avant de le narguer juste après. La vie des privés !
En parlant de privés, encore deux bons départs pour Kevin Moranz, décidément ultra efficace dans l'exercice. Blessé au poignet après un gros crash aux essais, le jeune pilote KTM n'a pas pu aller au bout en LCQ mais reste une vraie révélation à suivre avec intérêt à l'avenir.
Le pauvre Justin Bogle commençait à revenir à un niveau digne de son statut, quand il a de nouveau été à la faute. Rien de cassé, mais il y a un moment, il va falloir que ça s'arrête, ce type de crash...
On va finir par appeler ça "faire une Bogle".
Catégorie 250
Cette fois, Justin Cooper a réussi à faire ce qu'on pensait qu'il ferait toute la saison, depuis la disparition de Jeremy Martin : partir devant et gagner. Comme en heat. Soirée parfaite, donc, pour l'officiel Star Racing, d'autant qu'il reprend la plaque rouge, même si ce n'est que de deux petits points. En série comme en finale, J-Coop a réussi à sauter juste après le départ, de quoi se donner suffisamment d'air pour ne pas être sous pression directe.
De quoi se réchauffer le cou.
Pourtant, Cameron McAdoo n'a pas démérité, en ne lâchant jamais plus qu'une paire de secondes au pilote Yam. Un nouveau beau podium pour le jeune pilote PC qui s'affirme comme un candidat au titre, lui dont on attendait surtout des progrès en terme de régularité cette saison. L'appétit venant en mangeant, le protégé de Nick Wey reste plus que jamais dans la course.
Et de deux pilotes Pro Circuit sur le podium, avec cette belle troisième place de Seth Hammaker qui s'affirme décidément comme le plus fiable des rookies cette saison. Certes, il a bénéficié de la chute d'Hunter Lawrence, mais ça fait partie de la course... Reste à gommer quelques erreurs, comme la chute de mardi ou celle de Daytona, mais on en tient un bon, là.
Jalek Swoll a profité lui aussi des ennuis de Lawrence, mais le jeune pilote Husqvarna a la particularité de se mettre en bonne position à chaque départ. Puis d'enchaîner les tours avec une régularité métronomique. La vitesse n'est pas encore au niveau des cadors de devant, mais Jalek pointe tout de même à la quatrième place du championnat.
Après sa victoire de mardi, un podium était en vue pour Hunter Lawrence, avant un gros long qui aurait pu très mal finir sans les filets de protection. Du coup, l'Australien sauve tout de même une cinquième place qui pourrait être décisive, puisqu'il n'est qu'à six points de la tête. Ça rentre, le SX, chez Hunter.
Le filet a pris un gros poisson !
Sixième final après une superbe remontée, Garrett Marchbanks avait la vitesse pour monter sur le podium samedi. Bien calé derrière Hunter Lawrence, il est parti à la faute, puis de repartir à l'attaque pour sauver cette sixième position. Et ce après être passé par le LCQ suite à une chute en heat. À égalité de points avec Swoll, GM réalise une saison solide et pleine de grinta.
Enfin, saluons la performance de Calvin Fonvieille, qui accède dès la heat à se première finale en SX US. Un rêve qui se réalise pour le jeune français ! Cédric Soubeyras, au contraire, a dû se battre jusqu'au dernier virage pour arracher le dernier ticket pour cette fameuse finale ! Quinzième, on attend mieux de l'expérimenté Soub' qui a sa place dans le top 10.
Allez, deux week-ends de break consécutifs vont permettre à tout le monde de souffler avant d'entamer le sprint final, avec trois courses à Atlanta. Disputées sur le speedway, on peut s'attendre à un circuit proche de ce qu'on peut voir à Daytona. La météo risque aussi d'être un facteur important, le temps étant capricieux en Géorgie à cette période de l'année. Le SX US a réussi à éviter de peu la catastrophe depuis le début de le saison, croisons les doigts, comme dit Philippe.