Congratulations! Your support has been successfully sent to the author
The Grand Budapest Hôtel (Wes Anderson, 2014)

The Grand Budapest Hôtel (Wes Anderson, 2014)

Published Dec 20, 2020 Updated Dec 20, 2020 Culture
time 2 min
1
Love
0
Solidarity
0
Wow
thumb 0 comments
lecture 229 readings
2
reactions

On Panodyssey, you can read up to 30 publications per month without being logged in. Enjoy29 articles to discover this month.

To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free! Log in

The Grand Budapest Hôtel (Wes Anderson, 2014)

"Avant 1914 (...) il n'y avait pas de permis, pas de visas, pas de mesures tracassières (...) C'est seulement après la guerre que le national-socialisme se mit à bouleverser le monde, et le premier phénomène visible par lequel se manifesta cette épidémie morale de notre siècle fut la xénophobie: la haine ou tout au moins, la crainte de l'autre. Partout on se défendait contre l'étranger, partout on l'écartait." (Stéphan Zweig, Le monde d'hier, référence revendiquée ainsi que le reste de son œuvre par Wes Anderson comme source d'inspiration majeure pour "The Grand Budapest Hôtel.")

M. Gustave (Ralph Fiennes) un "homme d'hier", concierge au Grand Budapest Hôtel dans les années 30 refuse d'admettre que son monde s'est écroulé. Face aux distinctions de classe, à la montée du nationalisme et de la violence totalitaire, il tente de dresser les remparts dérisoires de ses manières distinguées, symbolisées par son parfum, "l'air de panache". Mais dans Le monde d'hier, Zweig constate avec désespoir l'échec de la civilisation (échec prédit par son ami Freud) face à la barbarie. M. Gustave ne peut pas gagner face à des soldats armés jusqu'aux dents qui persécutent son protégé d'origine immigrée, Zéro Mustapha dont les papiers ne sont pas en règle. L'ironie de l'histoire étant que Zéro Mustapha prendra la place de son mentor et deviendra à son tour un homme d'hier, tentant de préserver un peu du lustre passé de l'hôtel, dépouillé de son luxe et vidé de ses clients sous l'ère soviétique.

M. Gustave/Zéro Mustapha, c'est en quelque sorte Wes Anderson lui-même. Son film traverse toutes les guerres d'anéantissement du XXeme siècle et se situe dans l'un de ses épicentres: l'Europe centrale et orientale, entre "Rhin et Danube". Mais il tente de s'en protéger par toutes sortes d'illusions: décor d'opérette, style de vignettes de BD ligne claire à la Hergé (on est pas loin de la Syldavie), effets cartoon à gogo, situations décalées et burlesques, tout est fait pour nous distraire et nous faire oublier la noirceur du propos. Jusqu'à ce que les personnages finissent assassinés ou meurent sans descendance, Et qu'il ne reste plus rien de l'hôtel, lui aussi anéanti. Alors on se rappelle le sort de l'un des plus grands écrivains du XXeme siècle qui vécut et s'épanouit dans une Vienne cosmopolite avant de voir son monde s'écrouler sous la botte nazie et qui finit suicidé quelque part à Petropolis en 1942. Sans descendance.

lecture 229 readings
thumb 0 comments
2
reactions

Comments (0)

Are you enjoying reading on Panodyssey?
Support their independent writers!

Prolong your journey in this universe Culture
Parenthèses
Parenthèses

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, votre sourire, ma joie.

Bernard Ducosson
1 min
Citizen Kane
Citizen Kane

Titre original : Citizen KaneAnnée : 1941

Stéphane Hoegel
2 min

donate You can support your favorite writers

promo

Download the Panodyssey mobile app